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Arrêtons de crier au loup ! - Jeanne Mas

Jeanne Mas en 2014.
Jeanne Mas en 2014. © Lionel Guericolas / VISUAL Press Agency
Interview Anne-Cécile Beaudoin

Notre chanteuse star des années 80 défend la cause des loups aux côtés de la Fondation Brigitte Bardot. Rencontre.

Paris Match. Auriez-vous lâché la musique?
Jeanne Mas. Je l’ai mise en stand by. Mon spectacle aux Folies Bergère l’année dernière était fabuleux ! J’ai pu fêter avec mes fans mes 30 ans de carrière. J’ai donné le meilleur de moi même ce soir là, l’échange avec le public a été fantastique. Mais je sentais que j’avais envie de passer à autre chose, c’est à dire de m’investir à fond dans la cause animale. Je vis désormais aux Etats-Unis. J’écris des scénarios, des courts-métrages et je m’implique le plus possible pour la défense et les droits des animaux. Je rédige actuellement un livre autour de mon expérience sur le végétarisme.

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Plus que végétarienne, vous êtes vegan.
La souffrance animale m’interpelle depuis que je suis enfant. J’ai été végétarienne durant 23 ans. Je me suis beaucoup documentée sur le végétarisme, je me suis posée des questions au moment de ma première grossesse… Mais je n’ai pas flanché et mes enfants sont en pleine forme, ils n’ont jamais été malades. J’ai voulu être encore plus cohérente dans ma démarche, les choses se sont imposées naturellement. J’ai enlevé les œufs, le fromage, le miel de mon alimentation. J’ai réalisé que je ne m’étais jamais aussi bien sentie physiquement et moralement. Je veille à n’acheter aucune matière animale pour me vêtir. Aux Etats-Unis, il y a des tas de propositions dans la mode. En France, c’est plus difficile. De passage à Paris récemment, j’ai mis un temps fou à trouver des bottes sympas qui ne contenaient pas de cuir… Je suis vegan car j’estime qu’on n’a pas le droit de s’approprier la vie, qu’il s’agisse de celle d’un homme ou d’un scarabée.

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"Tuer parce qu’on a peur, c’est mettre en danger la planète" 

Il ne vous arrive jamais d’écraser un moustique ?
Non. Je mets des huiles essentielles pour les faire fuir et ça marche très bien avec tous les insectes. Je me souviens d’une nuit passée dans mon premier appartement à New York. Je venais d’emménager, j’avais posé mon matelas à même le sol. Un cafard m’a grimpé sur le bras dans mon sommeil. J’ai hurlé et j’ai vu qu’il était encore plus effrayé que moi. J’ai appris que la menthe poivrée repoussait ces petites bêtes, alors j’en ai acheté et diffusé dans tout l’appartement. Je n’ai pas revu les cafards autour de moi : ils s’étaient retranchés sous le frigidaire. Nous vivions ainsi en entente cordiale chacun de notre côté !(rires)J’ai utilisé la même méthode avec un nid de fourmis logé sous le lit de mon fils, en Arizona. Elles ont trotté de pièces en pièces et ont fini par se faire la malle. Nous avons aussi fait fuir des scorpions, des serpents dans la maison. Chez nous, on n’extermine pas, on éloigne ! Tuer parce qu’on a peur, c’est mettre en danger la planète. Il faut cohabiter. Les animaux ne viennent jamais pour vous ennuyer. Tous craignent l’homme, s’en méfient.

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Vous défendez la protection du loup auprès de la Fondation Brigitte Bardot. Pourquoi cet animal en particulier?
Il a toujours été présent dans ma tête et dans mon cœur d’une manière inexplicable. A chaque fois que l’on tue un loup, j’ai l’impression que c’est une partie de moi que l’on arrache. Cela fait des années que je soutiens des associations aux Etats-Unis. En France, je partage désormais ce combat auprès de la Fondation Brigitte Bardot. Le loup est essentiel à notre écosystème : il en est l’un des gardiens, il nous protège mais beaucoup de gens ne veulent pas l’entendre. Nous avons pourtant tellement à apprendre de lui ! Je comprends les problèmes des éleveurs, mais ce n’est pas au loup d’en être la victime. Il faut arrêter de voir cet animal comme un ennemi, nous devons apprendre à cohabiter avec lui. Des solutions existent afin de l’éloigner des troupeaux sans le massacrer. Le Turbo fladry, par exemple, a largement fait ses preuves. Ce système est composé d’un fil à très faible tension électrique sur lequel sont fixées des bandelettes de plastiques ou de tissus. Ce dispositif de dissuasion, très répandu aux Etats-Unis et expérimenté actuellement dans les Vosges, sera présenté par la Fondation Brigitte Bardot au Ministère de l’Ecologie le 3 novembre. J’espère qu’il trouvera bon entendeur…

 

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Plus d’infos sur https://www.fondationbrigittebardot.fr/s-informer/especes-sauvages/actualites/loup-turbo-fladry

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