Puteaux, touche pas à mon genre - Rose pour les filles, bleu pour les garçons
Samedi, la mairie de Puteaux (Hauts-de-Seine) a distribué des fournitures scolaires aux écoliers de la ville, dans des cartables roses pour les filles, bleus pour les garçons. Il n’en fallait pas plus pour créer un début de polémique.
Voilà une polémique qui fait réagir, en ces jours de rentrée scolaire. Samedi, la mairie de Puteaux (Hauts-de-Seine) a distribué des fournitures scolaires aux écoliers de la ville, dans des cartables aux couleurs différentes - rose pour les filles, bleu pour les garçons - et qui comprenait des cadeaux choisis en fonction du sexe de l'enfant. Le lanceur «d’alerte», de Puteaux - il se qualifie comme tel, est l’adversaire politique principal de la maire Joëlle Ceccaldi-Raynaud, Christophe Grébert (MoDem). Dimanche, sur son blog , il évoquait «un gâchis énorme d’argent public» que constituait la distribution d’un cartable rempli de fournitures scolaires pour les enfants scolarisés dans les établissements des écoles maternelles et primaires de la ville, lors d’une fête organisée au sein de la mairie, samedi.
Le conseiller municipal de l’opposition expliquait ainsi, selon lui, que le coût total de l’opération – 300000 euros – avait été consacré pour moitié aux enfants, pour moitié à l’organisation de cette «kermesse» municipale. Il évoque bien l’histoire des couleurs des cartables, ironise sur les cadeaux – un lot de bijoux pour les premières, un robot pour les seconds, mais son post est principalement centré sur l’argent mal utilisé, selon lui, par la mairie.
Une distribution par âge et par sexe
La polémique a pourtant rebondi sur le second sujet. La Secrétaire d’Etat de la famille Laurence Rossignol (PS) a ainsi réagi sur Twitter, résumant l’indignation de certains internautes:
Cartable rose ou cartable bleu, kit bijoux ou kit robots. Mazette...à #Puteaux, on ne badine pas avec la différence des sexes !
— laurence rossignol (@laurossignol) 1 Septembre 2014
Ce lundi matin, le sujet n’occupait pas encore les discussions dans les rues tranquilles de la ville, mais une équipe du «Petit Journal» rôdait devant l’école de la rue de la République...
Putéolien – c’est le nom donné aux habitants de la ville de Puteaux -, nous avons fait un tour à la «fête» donnée samedi à la mairie, en toute innocence. La distribution des fournitures était organisée par âge et par sexe – les garçons d’un côté, les filles de l’autre - mais toutes les activités étaient bien sûr mixtes et dans un joyeux brouhaha. Joëlle Ceccaldi-Raynaud, maire de Puteaux, avait-elle conscience de la polémique qu’elle créerait en donnant un cadeau «genré», au-delà du clientélisme supposé ? On en doute fortement et personne ne paraissait se plaindre, samedi, des cadeaux distribués.