LES PLUS LUS
Publicité
Publicité

Fleur Pellerin "n'a pas pleuré" - Après son éviction

Fleur Pellerin en robe rouge à l'Elysée en janvier 2016.
Fleur Pellerin à l'Elysée, le 13 janvier dernier. © KENZO TRIBOUILLARD / AFP
A.G. , Mis à jour le

L'ex-ministre de la Culture n'a pas apprécié les conditions de son éviction du gouvernement. Elle s'en est ouverte à «L'Obs».

Fleur Pellerin n'a pas gardé le silence. Après son éviction lors du remaniement gouvernemental, l'ex-ministre de la Culture a décidé de s'exprimer dans «L'Obs » pour mettre les points sur les i. «Ces quatre années au gouvernement, à l'Economie numérique, puis au Commerce extérieur et enfin à la Culture, ont été soldées en quatre minutes», s'agace-t-elle. Elle assure aussi que si elle a bien été «choquée» par la nouvelle, elle n'a pas versé de larmes. «Je n'ai pas pleuré, comme je l'ai aussitôt entendu raconter ici ou là.» Fleur Pellerin se montre très critique envers François Hollande, qui a refusé de la maintenir. Le réalisateur Yves Jeuland, dans son documentaire «Un temps de président» , avait saisi une scène étonnante dans laquelle François Hollande et son Premier ministre lui adressaient d'étonnants conseils après son arrivée au gouvernement. «Le premier rendez-vous à avoir, c’est Jack [Lang]. Il a des idées», avait lancé le chef de l'Etat. Et Manuel Valls d’ajouter : «Tu vas au spectacle!» «Tous les soirs. Il faut que tu te tapes ça, insiste Hollande, déconcertant d’honnêteté. Et tu dis que c’est bien, que c’est beau.» A «L'Obs», elle fait cette confidence : «"Va au spectacle et flatte!" : j'avais pris ces mots du Président pour une boutade, en fait ils étaient ma feuille de route.»

Publicité

Elle refuse en revanche d'attaquer directement le président de la République sur le choix d'Audrey Azoulay, celle qui la remplace rue de Valois . L'ex-ministre Frédéric Cuvillier a laissé entendre que la nouvelle ministre devait en partie sa place à sa proximité avec la comédienne Julie Gayet, compagne du président de la République. Fleur Pellerin ne s'aventure pas sur ce terrain, constatant seulement : «Beaucoup de gens le disent, mais je ne peux pas le croire. Le président de la République a fait campagne sur la conception qu'il a du gouvernement du pays, sur son éthique dans l'exercice du pouvoir. Je n'imagine pas qu'il ait pu être influencé par des manigances de courtisans.»

La suite après cette publicité

Fleur Pellerin déplore aussi que le chef de l'Etat ne lui ai jamais donné de signes qu'elle «faisait fausse route». Elle regrette la polémique déclenchée par son aveu sur sa méconnaissance de l'oeuvre de l'écrivain Patrick Modiano, prix Nobel de littérature en 2014. «Le jeu qui consiste à cracher des fiches de lecture s'apparente pour moi à une forme de malhonnêteté vis-à-vis des Français», réplique-t-elle. «Je n'allais pas dire : "Je n'ai peut-être pas lu Modiano, mais j'ai lu 'Ulysse' en anglais et tout Musil en allemand"», ajoute l'ex-ministre.

La suite après cette publicité

Cet entretien n'est pas passé inaperçu. Jeudi sur iTélé, Ségolène Royal a commenté les propos de l'ancienne ministre de la Culture. «Je pense qu'il faut revenir à des principes fondamentaux. Lorsqu'on a eu la chance d'accomplir ces responsabilités-là, il faut être fière d'avoir servi. Ce n'est pas un droit de rester éternellement... Je comprends son amertume. Vous savez, quand on est élue et qu'on est battue du jour au lendemain, c'est très douloureux», rappelle la ministre de l'Environnement, qui a longtemps été députée et présidente de région, alors que Fleur Pellerin n'a jamais affronté le suffrage universel. «Quand on a la chance d'avoir été nommée et d'avoir accompli des fonctions éminentes pendant plusieurs années, c'est une chance extraordinaire. On doit plutôt remercier le sort et cette opportunité», a-t-elle ajouté. «C'est la vie politique, on le sait dès le départ».


Contenus sponsorisés

Publicité