LES PLUS LUS
Publicité
Publicité

DSK, conseiller des puissants - Nouvelle carrière

Dominique Strauss-Kahn, lors d'une audition au Sénat, le 26 juin dernier.
Dominique Strauss-Kahn, lors d'une audition au Sénat, le 26 juin dernier. © Charles Platiau / Reuters
A.G. , Mis à jour le

L'ancien directeur général du Fonds monétaire international et présidentiable socialiste assume ouvertement sa nouvelle carrière: loin des lumières de la politique, Dominique Strauss-Kahn préfère officier dans l'ombre des puissants à qui il prodigue des conseils.

Devant les caméras de la télévision russe, Dominique Strauss-Kahn n'a fait que confirmer ce que ses apparitions publiques depuis plusieurs mois indiquaient déjà sans ambiguïté. L'ancien directeur du Fonds monétaire international (FMI) a décidé de mettre à profit ses talents aux services d'institutions privées et de gouvernements étrangers. DSK le consultant peut même affirmer, selon la traduction d'une bande-annonce de l'interview publiée par le site Internet du «Monde » , que pour lui, «la politique, c'est du passé».

Publicité

Interrogé par la chaîne de télévision Rossiya 24 et l'agence de presse Itar-Tass, l'ex-présidentiable socialiste a commenté son recrutement par une banque russe appartenant au pétrolier Rosneft, dont il rejoint le conseil de surveillance à la mi-juillet. «Des gérants de fonds ont estimé que mes connaissances pourraient leur être utiles», a-t-il souligné . Par ailleurs, le quotidien serbe «Danas» a révélé mardi que le Français pourrait également conseiller le gouvernement serbe.

La suite après cette publicité

Critique avec l'Europe et avec les Etats-Unis

Mis en examen dans l'affaire du Carlton de Lille, l'économiste n'en entend pas moins faire fructifier son expérience internationale aux quatre coins du monde. A la mi-mai, il avait pris part à l'inauguration d'une banque au Soudan du Sud. Il est même réclamé en France, où le Sénat l'avait convoqué à une audition pour son expertise sur l'évasion fiscale. En Russie, il s'est exprimé sur la situation de l'Europe avec une critique sans détour, reprise par l'agence Itar-Tass : «L'Europe subit plus fortement l'impact de la crise parce qu'elle n'est pas capable d'avoir une politique commune. La faiblesse de la construction européenne, dénoncée par beaucoup d'experts depuis longtemps, était notable en situation de calme relatif, mais elle est devenue manifeste en période de turbulences.» Pour DSK, «les leaders européens se soucient plus de leur réélection et de leur problèmes nationaux. Je crains qu'ils n'aient une vision plutôt étroite de la mondialisation et c'est pour ça qu'ils ont échoué à se préparer pour la crise.»

La suite après cette publicité

Dominique Strauss-Kahn s'est aussi montré sévère avec les Etats-Unis. Selon l'ancien patron du FMI, Washington cherche à isoler Pékin par une série de négociations bilatérales, dont fait partie l'accord transatlantique débattu entre l'Union européenne et les Etats-Unis. «Les Etats-Unis aimeraient s'éloigner du multilatéralisme et conclure autant d'accords bilatéraux que possible. (...) Un tel accord avec l'Europe serait un méga-traité qui contribuerait à lier les mains de son principal adversaire, la Chine, plutôt que de choisir une stratégie qui soit avantageuse pour tous», déplore-t-il. Évoquant l'affaire Snowden, qui fait la Une régulièrement en Russie ces dernières semaines, il a estimé qu'elle «n'a rien à voir avec le terrorisme» et que l'espionnage à grande échelle conduit par la NSA, s'il devait être confirmé, est «absolument inacceptable».

Contenus sponsorisés

Publicité