Politique

Motion de censure : le RN à la manœuvre

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 Alors que la course à la meilleure opposition bat son plein depuis le mois de juin, la motion de censure apparaît comme étant sa clef de voûte. Son but ? Pouvoir forcer le Président de la République à présenter un nouveau gouvernement, ou en proposer un soi-même. Si la deuxième option est à écarter (aucun parti d’opposition n’acceptant d’alliance avec l’autre), la première contenterait sans doute difficilement les oppositions. Alors, pourquoi la présenter ? 

La symbolique de la motion de censure est forte. Elle montre sans conteste que la majorité des représentants du peuple, les députés, est opposée à la politique du gouvernement. Son renversement, en plus de bouleverser le plan établi par Emmanuel Macron, l’obligerait sans doute à faire des concessions en instaurant des ministres plus consensuels envers elle. Le problème, c’est que le groupe majoritaire, Ensemble, est pris en tenaille : à sa gauche la Nupes, à sa droite le RN. Le gouvernement du pays deviendrait donc bien plus difficile, et Emmanuel Macron serait peut-être contraint à revenir sur certaines mesures impopulaires comme la réforme des retraites, décriée des deux côtés de l’hémicycle. 

 

Le jeu politicien dans toute sa splendeur 

Le parti qui annonce une motion de censure apparaît donc comme la « véritable opposition ». Dès le 11 juillet, la Nupes en avait déposé une au dévoilement du gouvernement Borne. Elle avait vite été enterrée, n’ayant aucune chance de réussir sans le soutien des autres oppositions. 

Celle du 24 octobre, cependant, est bien plus intéressante. En effet, au terme d’un discours de quatre minutes devant toute l’Assemblée, Marine Le Pen a déclaré être guidée par « l’intérêt national », et qu’elle voterait la motion de censure déposée par la Nupes en plus de la sienne propre. 

Coup de tonnerre dans l’Assemblée, les députés de gauche dénoncent une « manœuvre grossière », mais sont bien dans l’embarras : Marine Le Pen les a pris au piège. 

En effet, la présidente du Rassemblement National …

Alexandre de Galzain

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