Pourquoi le Nouvel Obs avait préparé deux numéros

Par Le Nouvel Obs
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Vous aviez préparé deux couvertures pour la présidentielle américaine, mais y avait-il deux numéros complets de prêts ?

- Oui. Nous avions deux ensembles de dix pages entièrement prêts avec, à chaque fois, le portrait du candidat, ses équipes, son programme, le jugement des experts. Et dans les deux cas, un reportage sur cette partie de l’Amérique, cosmopolite et progressiste pour Obama, plus traditionnelle et conservatrice pour McCain, qui l’avait porté au pouvoir … C’est un exercice qui peut sembler un peu baroque, mais le décalage horaire avec les Etats-Unis ne nous laisse pas le choix. Nous avions décidé de différer le bouclage du journal au mercredi (au lieu du mardi soir) pour sortir après l’élection du président américain, mais il n’aurait pas été possible d’attendre ce moment pour réaliser l’ensemble du numéro.

Comment les journalistes font-ils pour préparer deux numéros pourtant diamétralement différents ?

- Mais les deux numéros étaient également passionnants à réaliser. Et se placer dans la perspective de l’élection de Mc Cain n’avait rien d’absurde. Après tout, la dernière fois on avait cru jusque très tard dans la nuit que Kerry pouvait l’emporter et, au bout du compte, c’est Bush 2 qui avait succédé à Bush 1. Bien sûr, il y a un côté un peu frustrant ! On ne lira jamais le reportage sur l’Amérique de McCain qu’avait réalisé Louise Couvelaire ni le portrait de McCain de Philippe Boulet-Gercourt, mais l’un et l’autre étaient tellement heureux de l’élection d’Obama qu’ils ont accepté ce sacrifice d‘un cœur assez léger ! La règle ne vaut pas que pour les élections américaines. On avait fait le même exercice pour Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy…

Quel numéro avait votre préférence ? Celle des journalistes ? Celle de Denis Olivennes ?

- Oh ! la réponse ne surprendra personne et je crois qu’elle vaut pour tout le monde. Il suffit de regarder ces deux unes. Il y a en a une qui rayonne. Elle est magnétique cette photo d’Obama ! Alors que celle de McCain est tellement plus sévère et rébarbative. D’un côté il y a l’Amérique que l’on aime, de l’autre celle sur laquelle on préfère tourner la page. Pour autant il faut se garder de tout manichéisme. Je trouve que Mc Cain a eu beaucoup de classe lorsqu’il a reconnu la victoire d’Obama et invité ses partisans à travailler avec le nouveau président . Et si on est heureux de la victoire d’Obama, rien ne nous dit qu’il tiendra toutes les espérances que l’on est en train de mettre en lui.

Les deux couvertures en question
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