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Saint-Omer : les hauts-reliefs de la cathédrale se refont une beauté

Commencés en janvier, les travaux de restauration sur une dizaine de hauts-reliefs sont en cours dans la cathédrale. Rencontre avec la responsable de la société en charge de la restauration, Ippolita Romeo.

Temps de lecture: 3 min

Depuis mi-janvier, un drôle de manège est observé dans la cathédrale Notre-Dame de Saint-Omer. Échafaudages, blouses blanches… On y croise de drôles de personnages. On peut même entendre parler italien lorsque l’on tend l’oreille.

En fait, ce sont les restauratrices de la Société Ippolita Romeo, Silvia, Rachel et Monica, venues redonner un petit coup de jeune aux hauts-reliefs de l’édifice religieux. Une mission publique, initiée par les Amis de la cathédrale et la ville de Saint-Omer.

« Nous sommes là pour faire des opérations de remise en état des hauts-reliefs polychromes », explique Ippolita Romeo, la dirigeante de la société.

Au total, 12 hauts-reliefs sont concernés, des sculptures qui datent du 15e au 17e siècle.

Un chantier en plusieurs étapes

« Des opérations préalables comme le dépoussiérage ont été menées, détaille la restauratrice. Et là, nous sommes en phase de nettoyage des surfaces polychromes, des dorures… À la suite, on a une phase structurelle et de consolidations des éléments d’architecture qui risquent de tomber. »

Le chantier a débuté en janvier, et dans ce genre d’opérations, il est parfois difficile d’estimer une durée. « Le temps c’est quelque chose que l’on ne peut pas définir. Avant la phase opérationnelle, on a toute la phase de mise en place du protocole qui demande beaucoup de temps et de réflexions », indique Ippolita.

Un travail d’expert

Un travail d’orfèvre que seuls certains spécialistes sont enclins à réaliser. « Il ne faut que des restaurateurs habilités. Ce sont des opérations qui ne peuvent pas être menées, si on n’est pas qualifiés restaurateur de monuments historiques et œuvre d’art. Il n’y a qu’une catégorique d’experts dédiés à cette problématique », détaille Ippolita Romeo, en expliquant son travail.

Un exemple de hauts-reliefs.
Un exemple de hauts-reliefs.

« En faisant un diagnostic sur les hauts-reliefs, on constate qu’à certains endroits, sur les visages il y a des micro fissures. Donc, on vérifie que ça tient et si cela ne tient pas on doit soigner. Soigner ce qui tient à l’intérieur et traiter sur place ou bien pouvoir extraire ce qui n’est plus compatible avec la matière. Comme un chirurgien qui ferait une greffe. Quand vous allez chez le dentiste, que vous avez une carie, on va vous enlever la carie. Nous, on va faire pareil en quelque sorte, supprimer et remplacer s’il le faut. »

« La restauration c’est une remise en l’état »

« On a un métier à la fois de passion, mais aussi scientifique, où il faut être soigneux, fidèle à une rigueur importante. La restauration ce n’est pas remettre à neuf les choses. Ce n’est pas forcément blanchir une surface, remplacer les têtes avec une nouvelle tête. C’est vraiment remettre en l’état, c’est respecter ce qui a été fait il y a 20 ans ou plus. C’est un patrimoine qui appartient à tous et notre but est qu’il soit pérennisé. »

« Un musée vivant »

Pour la restauratrice, qui a travaillé sur certains des plus beaux édifices religieux français, comme la basilique Saint-Denis, la cathédrale de Saint-Omer est un monument qui lui tient à cœur. Elle qui a aussi participé aux travaux sur la façade et sur la statue du Saint-Jean en terre cuite.

« La cathédrale, c’est un musée vivant, un musée dont il faut prendre soin. J’admire le travail de tous les acteurs autour de ce monument, toutes ces personnes qui sont attachés à leur patrimoine, parce que c’est très important. Plus le temps passe et plus c’est très important de mettre en lumière, en valeur ce que l’on a aujourd’hui grâce à nos prédécesseurs », conclut la restauratrice.

N’ayez crainte, toute la cathédrale reste ouverte le temps des travaux. Vous pourrez juste croiser quelques blouses blanches en plein travail.

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