Dans "Le Règne animal", Romain Duris et Paul Kircher jouent un père et son fils, dans un monde où les hommes se changent en bêtes

Dans "Le règne animal", Romain Duris et Paul Kircher sont père et fils, aux relations à la fois complices et complexes... dans une société confrontée à une mutation de l’espèce humaine.

Alexandre Carini Publié le 19/05/2023 à 18:00, mis à jour le 19/05/2023 à 21:18
Paul Kircher et Romain Duris: seule la caméra peut les apprivoiser! Photo A. C.

Sur la terrasse Unifrance, on les retrouve copains comme cochons, à l’heure d’enquiller les interviews côte à côte. Dans Le Règne animal en ouverture de la sélection Un certain regard, Romain Duris et Paul Kircher sont un peu plus chien et chat. Relation père-fils, à l’heure où l’espèce humaine, en proie à une mutation génétique, semble reprendre du poil de la bête.

Alors que l’épouse et mère du foyer s’est déjà transformée en "créature" (comme les hommes indemnes surnomment ces animaux fantastiques), père et fils doivent se serrer les coudes pour la retrouver.

À la fois complexe et complice, leur relation d’acteurs crève l’écran. Car dans la réalité, ces deux-là se sont tout de suite flairés, sans se mordre.

Une métamorphose qui donne les crocs

"On avait naturellement envie que ça se passe bien entre nous alors avant le tournage, on a passé des moments ensemble, rien que pour nous, afin d’instaurer une connexion de potes, peu importe l’âge. Après, il était facile d’y ajouter cette dimension père-fils pour les besoins du film", souligne Romain Duris, particulièrement apte à comprendre son partenaire puisqu’il est lui aussi passé par Le péril jeune pour ses premiers pas au cinéma.

"Je ne sais pas trop si ma propre expérience paternelle a joué, mais ce personnage de père m’a parlé. Il a d’abord un petit côté donneur de leçons envers ce fils qui lui résiste, puis finalement les rôles s’inversent et ce dernier va redécouvrir son fils en observant son évolution…"

Et quelle évolution! Aux affres de l’adolescence qui donne déjà les crocs, s’ajoutent poils dressés et parfois coups de griffe. Pour Paul Kircher, espoir français du cinéma âgé de 21 ans, une performance qui a de la gueule.

Loup, y es-tu? "On ne sait pas trop en quoi il va se transformer, une sorte de canidé, mais c’est un rôle de ouf (sic), s’enthousiasme l’intéressé. J’ai beaucoup aimé cette métamorphose ado-adulte traversée de crises, mais qui le rendent plus fort."

Instinct primal, appel de la nature auxquels n’est pas non plus insensible Romain Duris, comédien en perpétuelle mutation pour chaque rôle.

Pas du genre matou casanier, lui qui s’aventure dans tous les genres et tous les registres. Et toujours prêt à réveiller la bête qui sommeille, lui dont le léopard, "extrêmement rapide", pourrait être son animal totem.

Romain le léopard, Paul l’impala

"J’adore les animaux sauvages, et je prends ça comme un grand jeu d’aller les débusquer partout. Même quand je suis dans le train, je me colle à la vitre pour chercher la biche cachée dans la clairière. J’aime ce qui n’est pas apprivoisable et nous file entre les doigts…"

Paul Kircher, lui, se rêve plutôt en impala. Opte pour la grâce plutôt que pour la crinière fauve. Mais à la lecture du scénario, il a d’abord pensé à son minet domestique.

"J’ai même envoyé sa photo à Thomas Cailley, mais il m’a répondu qu’il ne se faisait pas du tout la même idée de ses créatures dans le film! (rires) "

Un long-métrage à la fois intime (sur les relations humaines) et universel (sur l’état de notre écosystème), qui oscille entre drame et comédie. Où le surnaturel s’immisce soudain dans le réel. On y reconnaît bien… la patte de Thomas Cailley (déjà remarqué à Cannes pour Les Combattants), qui aime à s’affranchir des genres et des codes pour sortir sa caméra d’un cadre trop convenu. Jongle avec les thèmes, pour interpeller les consciences.

Pas bête, ce règne animal!


Le règne animal, de Thomas Cailley, avec Romain Duris, Paul Kircher et Adèle Exarchopoulos. Sortie le 4 octobre 2023.

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Nice-Matin

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