Plus il se vide, plus les difficultés s’accumulent au lac du Broc (1). En fin d’été, alors que l’étendue avait perdu 8mètres d’eau, deux oxygénateurs avaient été placés à l’endroit le plus profond. L’objectif était de sauver les tonnes de poissons. Cette opération a porté ses fruits puisque la population piscicole a tenu le coup. Jusqu’à maintenant…
Les oiseaux, une nouvelle menace
Une nouvelle problématique vient de voir le jour: l’arrivée des cormorans. "Il y en a 50 à 60. Ces oiseaux mangent entre 400 et 500 grammes de poissons par jour", a expliqué ce vendredi, Christophe Barla, le directeur de la fédération de pêche des Alpes-Maritimes. Cormorans et poissons ont l’habitude d’évoluer dans le même milieu à cette période-là. Mais, en règle générale, il y a de l’eau dans le lac... "Le souci maintenant, c’est qu’il n’y a plus d’herbiers, puisque le niveau de l’eau est en dessous. Les poissons ne peuvent plus se cacher, les cormorans n’ont qu’à se servir. C’est un garde-manger."
Christophe Barla est très pessimiste quant à la suite: "Toute la population du lac du Broc est en train de s’effacer". Ce professionnel ne voit pas de solution. Une pêche de sauvegarde? La réponse est non. "La sécheresse n’est pas finie, les autres étendues d’eau souffrent aussi."
Quid des dernières pluies?
Les (rares) jours de pluie du début de cet automne ne semblent pas avoir permis de renflouer les nappes. La situation reste "gravissime". La sécheresse joue les prolongations et le niveau n’en a pas fini de baisser. "On perd 4 centimètres par semaine, on est à moins 10,7mètres d’eau. On est passé de 24 hectares d’étendue d’eau à 1,5 hectare", détaille, la voix grave, Christophe Barla.
Le lac se transforme petit à petit en dunes de sables sans que ce professionnel ne puisse l’expliquer totalement. "Cet été, l’eau s’évaporait à cause des fortes chaleurs. Mais maintenant, les températures se sont adoucies donc il ne devrait plus y avoir d’évaporation. Pourtant, la nappe continue de baisser et on ne comprend pas. On a demandé au Smiage (2) [Syndicat Mixte pour les Inondations l’Aménagement et la Gestion de l’Eau], à des géologues de chercher parce que ça commence à être un mystère."
1. Le lac du Broc n’est pas naturel car il a été creusé par l’homme mais il puise son eau douce dans la nappe phréatique du Var.
2. Sollicité, le Département (dont le Smiage dépend) n’a pas été en mesure de répondre à notre sollicitation.
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