Saint François d'Assise coupant les cheveux de sainte Claire

FRA SEMPLICE DA VERONA
XVIIe siècle
302 x 204 cm
Crédit photographique :
Ville de Grenoble / Musée de Grenoble-J.L. Lacroix
Acquisition :
Acheté par la ville à Jean Bedotti en 1843
Localisation :
SA02 - Salle 02

Voir sur navigart

Principal protagoniste du renouvellement de la peinture à Vérone au début du XVIIe siècle, Fra Semplice da Verona se forme dans l’atelier de Felice Brusacorsi avec Pasquale Ottino, Marcantonio Bassetti et Alessandro Turchi. Entré dans l’ordre franciscain en 1613, l’artiste répond au nouveau contexte religieux de la Contre- Réforme qui réaffirme le primat de l’image religieuse et le culte des saints. Semplice da Verona voyage au gré des commandes qui lui sont faites, de Parme à Mantoue et de Mantoue à Rome. Il assimile à Parme la leçon des Carrache et, à la cour des Gonzague, l’héritage vénitien et le naturalisme du Caravage. Riche de ces enseignements, il réalise plusieurs tableaux d’autel au service de son ordre. Saint François d’Assise coupant les cheveux et donnant l’habit de son ordre à sainte Claire, autrefois attribué à Carrache puis à Véronèse, est bien évidemment destiné à une église franciscaine. Il s’agit d’un brillant hommage à sainte Claire (1193-1243), fille spirituelle de saint François d’Assise. Il est dit qu’ayant quitté sa famille en pleine nuit, la jeune femme se serait rendue dans la chapelle de la Portioncule, où, accueillie à la lueur des flambeaux par les frères veillant autour de l’autel, saint François lui aurait coupé les cheveux et remis l’habit de bure. C’est dans un décor architectural de style palladien que l’on assiste à l’ordination de la sainte. Gravissant l’escalier grandiose au pavement noir et blanc qui mène à l’autel, maints personnages aux poses théâtrales viennent observer la scène, dont un mendiant en guenilles, figure qui évoque l’art de Fetti. On reconnaît l’influence de Véronèse aux couleurs chatoyantes des vêtements. Le style robuste des figures est en revanche hérité d’Annibale Carrache. Réalisée vers 1620, l’œuvre présente des similitudes avec La Déploration sur le Christ mort (1621) de la Galerie des Offices à Florence.

Découvrez également...