Figure incontournable du Vercors, Jean Faure s'est éteint le vendredi 13 mai dernier, à l'âge de 85 ans. Président-fondateur de l'Afrat à Autrans, instigateur du Parc naturel régional, il a contribué, par sa carrière politique et son engagement associatif, au développement du tourisme en montagne.

Jean Faure
© Afrat



Un pluri-actif engagé en associatif et en politique


Fils d'agriculteur, appelé en Algérie puis syndicaliste agricole à son retour et bientôt moniteur de ski, Jean Faure s'est investi dans le développement du tourisme en montagne avant d'être happé par la politique. 

Créateur de l'Afrat (1965), centre de formation continue à Autrans (entre autres pour les accompagnateurs en montagne et les gardiens de refuge) dont il est resté le président jusqu'à sa mort, il a tour à tour été un artisan de l'organisation des Jeux Olympiques de Grenoble de 1968 en tant que directeur du village olympique d'Autrans, puis instigateur de la création du Parc naturel régional en 1970.

Conseiller général à partir de 1979, maire d'Autrans de 1983 à 2008 et sénateur de l'Isère jusqu'en 2011, mais aussi conseiller régional et président de la communauté de communes du Vercors, il a également été vice-président du Sénat de 1992 à 2001.

« Je me suis inspiré de ce que je connaissais le mieux : un long apprentissage de la nature, de la montagne, de leurs gardiens que sont les paysans, les bûcherons, les moniteurs de ski, les guides... »

Jean Faure

Un attachement viscéral au Vercors


Jean Faure était très attaché aux hauts plateaux qui l'ont vu naître, dans une ferme familiale qu'il a reprise à son compte. « À défaut d'études supérieures, je me suis inspiré de ce que je connaissais le mieux : un long apprentissage de la nature, de la montagne, de leurs gardiens que sont les paysans, les bûcherons, les moniteurs de ski, les guides... Puis les voyages qui m'ont conduit sur tous les continents, au prix de risques parfois déraisonnables. Et surtout la patiente observation d'une faune exposée à tous les dangers et toujours plus menacée par les activités humaines. À l'image du renard du Vercors », écrivait ainsi celui qui aurait voulu devenir guide dans son autobiographie, parue en novembre dernier aux éditions Glénat.

L'homme politique continuait de porter un regard avisé sur les problématiques du monde de la montagne. À l'occasion d'une vidéo tournée dans le cadre des États Généraux de la Transition du Tourisme en Montagne, il déclarait que l'évolution des compétences montagne est « permanente compte tenu de l’évolution des gens, de leurs goûts, de leurs aspirations, et aussi du changement climatique, qui est une nouveauté pour nous qui regardons toujours la vie à l’échelle humaine ».

Depuis l'annonce de son décès, les hommages se sont multipliés depuis, de la part de l'Afrat, de l'ANEM, de l'ANENA (dont il a également été président), ou du Parc naturel régional du Vercors, qui a ainsi salué un homme porteur d'une « vision de la conciliation possible du développement économique et de la protection de la nature », qui a eu « le courage de s'opposer à des projets dévastateurs tels que la route qui devait traverser les hauts plateaux du Vercors ». Les éditions Glénat ont quant à elle vanté « un montagnard tenace, habile, créatif, audacieux, porté par des valeurs de solidarité et de dignité, à l'écoute des gens comme de la nature. »

« Dès 1970, il eut cette vision de la conciliation possible du développement économique et de la protection de la nature. »

Parc naturel régional du Vercors