Vicomte de Voguë, meilleur ambassadeur de la culture russe à Nice

Oublié des Niçois et de son pays, cet écrivain et académicien fait partie des personnalités les plus illustres de l’histoire franco-russe.

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Nelly Nussbaum Publié le 06/06/2020 à 10:30, mis à jour le 06/06/2020 à 10:30
Le vicomte de Voguë DR

Lors de la IIIe République, en incitant les Français à tourner leurs regards du côté de la Russie, Eugène-Melchior de Voguë va contribuer à la mise en place du système d’échange connu sous le nom d’alliance Franco-Russe. 

En soutenant la littérature et la culture russes, il va permettre à la France de découvrir une nation qui va tenir un rôle important dans la construction de son avenir. Le vicomte Eugène-Melchior de Voguë est né à Nice le 25 février 1848 dans le quartier des Musiciens, à l’occasion d’un séjour hivernal de ses parents.

Sa venue au monde est attestée par son acte de naissance conservé aux archives départementales des Alpes-Maritimes. De même que son baptême en l’église Saint-Etienne de la rue Vernier est enregistré au diocèse de Nice.

Puis, ses parents vont réintégrer le château familial de Gourdan à Annonay (Ardèche) où va grandir le jeune vicomte.

Dès la fin de ses études, le jeune homme songe à voyager. Fin février 1870, il part à Florence en passant par la Riviera française qu’il décrit dans sa correspondance: "Je suis enchanté par le soleil et tout ce qui en découle aux abords de la Méditerranée […] un chaud et clair soleil qui dégage les arômes des amandiers en fleurs et des pins parasols, et blanchit la mer comme une barre d'acier à l'horizon du petit golfe de La Ciotat, d’Ollioules, de Bandol ; des odeurs auxquelles s'ajoutent les couleurs…"

La région n’a jamais quitté la mémoire de l'écrivain puisqu'il y revient régulièrement et y situe même plusieurs romans dont Jean d'Agrève (publié en 1897).

Après son engagement dans la guerre de 1870, Melchior de Voguë est envoyé en poste à l'ambassade de France de Saint-Pétersbourg où il découvre la richesse de la littérature russe. En 1878, il y épouse Alexandra Annenkoff, fille d’un aide de camp de l’empereur Alexandre II. Ils auront quatre fils.

Un livre, pont entre deux pays

Lorsqu’en 1882, la famille Voguë décide de rentrer en France, Eugène-Melchior abandonne la diplomatie pour ne se consacrer qu’à l’écriture.

Entre ses nombreux romans et récits, c’est son œuvre principale, Le Roman russe qui, publié en 1886, révèle à la population française, les richesses intellectuelles et spirituelles de la Russie marquant ainsi une étape importante dans l'histoire littéraire et politique de la fin du XIXe siècle.

Ce livre contribue à son élection à l'Académie française en 1888. Traducteur de plusieurs auteurs, il devient le premier grand spécialiste français de littérature russe, et notamment l'introducteur de Dostoïevski auprès du public français.

De 1893 à 1897, élu député de l’Ardèche, il expose ses idées politiques dans des ouvrages comme Les morts qui parlent où il rapporte des scènes de la vie parlementaire.

Il s’éteint le 24 mars 1910 (à 62 ans) à Paris et est enterré au cimetière du Père-Lachaise. Grâce à ses nombreux livres, on ressent tant chez le diplomate en fonction en Russie que chez le député de l’Ardèche, un attrait naturel pour un pays azuréen qui l’a malheureusement oublié.

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