Accueil

Culture Littérature
"Techniquement, c'est une victoire" : on a joué aux échecs avec l'écrivain Jean-Philippe Toussaint
Jean-Philippe Toussaint.
Matsas/Opale

Article abonné

"Techniquement, c'est une victoire" : on a joué aux échecs avec l'écrivain Jean-Philippe Toussaint

Duel

Par

Publié le

Je m'abonne pour 1€

Sa passion pour le « jeu des jeux » lui revient des jours passés, et deux publications l’attestent, dont un nouveau récit en lice pour le prix Goncourt : « Marianne » a proposé à l’écrivain bruxellois un entretien… devant l’échiquier.

Il l’avait cherchée, cette provocation en duel. En cette rentrée littéraire, Jean-Philippe Toussaint nous offre deux publications dans lesquelles il décline sa tocade – ou « zine », en belge – pour le jeu d’échecs. Un nouveau roman, l’Échiquier mais aussi une traduction nouvelle, sous le simple titre de Échecs de la fameuse nouvelle de Stefan Zweig que l’on connaît en France comme le Joueur d’échecs. Il n’en fallait pas plus pour que Marianne lui propose de le défier sur 64 cases ; et l’intéressé de relever aussitôt le gant.

Quand on s’attable face à lui – œil clair et pénétrant – dans ce café d’étudiants du Quartier latin, on fait profil bas : combien d’écrivains peuvent se targuer d’avoir, comme lui, défait un prix Nobel aux échecs ? Le jeune aspirant avait, dans les années 1980, écrit à Samuel Beckett en lui proposant une partie par correspondance, négociant une lecture contre un mat. La réponse avait fusé – du pur Beckett : « Les noirs abandonnent. Envoyez la pièce. » (Qui étaient en fait deux : Rideau et Ni l’un ni l’autre.) « Techniquement, c’est donc une victoire » cabotine l’écrivain. Toussaint 1, Beckett 0. Marianne fera-t-elle mieux que l’auteur de Molloy ? Les noirs nous échoient. Sans hésitation, l’adversaire lance un premier pion dans l’arène.

Votre abonnement nous engage

En vous abonnant, vous soutenez le projet de la rédaction de Marianne : un journalisme libre, ni partisan, ni pactisant, toujours engagé ; un journalisme à la fois critique et force de proposition.

Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne