Pas frileuses pour deux sous, les fleurs précoces signalent l’arrivée des beaux jours et font la joie du jardinier dès mars. En les achetant en pot, prêtes à fleurir, on s’offre le plaisir simple de mariages heureux. 

Les premières fleurs de l'année sont là

Des arbres, des arbustes, des vivaces, des bulbes, des fleurs saisonnières… tous sont au rendez-vous pour le réveil du jardin ! On gagne en modernité en osant les mariages mixtes de ces incontournables du printemps. Les magnolias, avec leurs immenses fleurs en forme de coupe, font écho aux premières tulipes. Les amandiers et cerisiers d’ornement (Prunus) surplombent des vagues blondes de graminées. Les groseilliers à fleurs, forsythias, mahonias, spirées et cognassiers reviennent en force après des années d’oubli. Ces arbustes supportent la taille (ne sont donc jamais encombrants) et laissent cueillir leurs fleurs pour composer des bouquets printaniers d’intérieur. À leurs pieds, on installe les vivaces : corbeilles d’or, corbeilles d’argent et saxifrages, un trio incontournable dans les rocailles, dont on gomme le côté désuet en les mariant aux euphorbes, pois de senteur vivaces (Lathyrus vernus), myosotis du Caucase (Brunnera). Bulbes et bisannuelles complètent la scène en occupant le moindre espace laissé libre. 

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Plantes vivace et accumulation pour des fleurs dès mars

On peut bien sûr s’émerveiller de l’élégance de la fleur d’anémone pulsatille ou du raffinement du petit iphéion aux pétales de porcelaine. Mais, en cette période de l’année où la majorité des arbres et arbustes n’ont pas de feuilles, où bon nombre de plantes commencent à peine à dérouler leurs jeunes pousses, mieux vaut jouer la carte du regroupement. Les vivaces se plantent en masse, sur deux rangs espacés de 20 cm, avec les pieds en quinconce tous les 15 cm. Sur le balcon, on réunit les pots en créant des aménagements surélevés pour mieux profiter de la délicatesse des compositions.  

Miser sur les plantes en pots, prêtes à fleurir

Même si on a pensé à tout, il y a toujours un moment où une plante se montre faiblarde, où telle autre n’a pas survécu aux convoitises des limaces… bref, il y a un trou dans le décor. On appelle en renfort des beautés express, celles que l’on achète en pots, prêtes à fleurir. Il est facile de glisser un godet de myosotis ou de pâquerettes entre deux vivaces, voire une touffe de narcisses au milieu d’un tapis fleuri, pour donner du volume à la scène. On n’oublie pas les feuillages qui font merveille pour lier 2 plantes aux couleurs un peu criardes, particulièrement dans les potées : le lierre, l’armoise, les graminées Stipa et les carex. L’ophiopogon, avec ses feuilles en rubans presque noirs, est un original, qui se plaît en massif comme en pot, sans réclamer de faveurs.  

Le jaune, la couleur des premières fleurs de l'année

Dans la nature, les fleurs printanières sont en majorité jaunes, car c’est une couleur qui attire les insectes et les abeilles, friands de nectar lorsqu’ils sortent de leur torpeur. En échange, ils sont acteurs d’une pollinisation efficace. Pour celles qui arborent d’autres teintes, il y a souvent une pointe de jaune à la base des pétales ou dans le coeur, comme une piste d’atterrissage, un signal que c’est ici qu’on se régale ! Et c’est bon pour la biodiversité. Alors on s’en inspire pour planter les vivaces doronics, primevères, euphorbes, corbeilles d’or (Alyssum), ficaires. Le rose s’affiche chez les bergénias et les jacinthes. Quant au bleu, il se décline avec le bugle, le myosotis du Caucase (Brunnera), les violettes (Viola), la pervenche (Vinca). Si ces plantes se plaisent aussi en potées, elles auront un développement plus limité, mais gardent la générosité des floraisons. Ce sont les bulbes à fleur (tulipes, narcisses) qui offrent des couleurs plus nuancées, à condition d’avoir prévu la plantation l’automne dernier. Car, au printemps, le choix des potées fleuries est plus restreint, mais l’effet est immédiat et dure quelques semaines. Alors, on ne s’en prive pas ! 

Adapter ses plantations à l'environnement

Avant de planter, on pose les bonnes questions. La date de floraison, bien sûr, et on adapte la valeur moyenne inscrite sur l’étiquette au climat local… et à son évolution ! On vise les variétés les plus précoces, comme “February Gold” chez les narcisses. Mais on peut aussi mélanger pour étaler le spectacle sur tout le printemps. On tient aussi compte de la hauteur de la fleur pour l’installer au bon endroit. C’est important chez les tulipes dont les variétés varient de 15 à 50 cm de haut. Dans les massifs, c’est comme pour les photos de classe : les petites devant et les grandes derrière. Dans les potées, la grande est au milieu et les autres l’entourent. Autre point : le type de végétation. En sous-bois, on préfère les couvre-sol (bugles, pulmonaires, violettes, anémone Sylvie), les cyclamens coum, les jacinthes sauvages (Hyacinthoides non scripta) ou les jonquilles (Narcissus pseudonarcissus), qui vont se naturaliser et reviendront plus nombreux à chaque printemps. Le bisannuel myosotis fait merveille également. On installe quelques pieds, on laisse les graines se ressemer, et on fait face à une vague bleue le printemps suivant. Dans les massifs, on mixte des touffes dressées pour donner du relief, des petits arbustes pour le volume…