Gilbert Montagné à la Feria de Carcassonne : "Après 50 ans de scène, je m'éclate toujours autant"

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  • Un sourire qui rayonne autant que ses chansons.
    Un sourire qui rayonne autant que ses chansons. Independant - BOYER Claude
Publié le
Recueilli par Lionel Ormières

L'iconique chanteur et showman sera de retour dimanche 28 août à 21 h 30 : dans une interview accordée à L'Indépendant, il se confie avec sa sensibilité, sa sincérité, son naturel et son enthousiasme qui, au-delà des tubes, ont forgé son inaltérable popularité.

Ce n'est pas votre première fois à Carcassonne...

Non, et je suis très heureux d'y revenir car c'est une ville qui me touche beaucoup. Lors d'un de mes précédents passages, j'avais eu le temps de visiter la Cité et j'avais beaucoup aimé ce que j'y avais ressenti. Les pierres, les vestiges... Je n'ai pas besoin de mes yeux pour voir ! J'adore voyager, car je me fais mes propres cartes postales. J'apprécie également beaucoup l'artisanat agricole, le bon vin, la bonne nourriture, et je sais que l'Aude est bien fournie en la matière ! Mais bien sûr, le 28 août, on vient d'abord pour faire le show, et c'est toujours une vraie excitation. Depuis le printemps, on sent une ferveur extraordinaire liée à la fin des contraintes mises en place au moment du Covid. Avec mes sept musiciens, on a bien sûr un canevas de titres prévu, mais je me donne une liberté de jeu, la possibilité d'interpréter des morceaux plus inattendus. J'aime reprendre par exemple des chansons de Witney Houston, car c'est une artiste qui me manque beaucoup.

On a le sentiment que votre enthousiasme et votre énergie sont aussi intenses qu'à vos débuts. N'avez-vous jamais éprouvé de lassitude ? 

Jamais ! J'éprouve toujours un plaisir énorme à me produire en concert. Après 50 ans de scène, je m'éclate toujours autant et peut-être même encore plus car je suis plus mobile qu'avant, je bouge davantage. Je suis au piano mais je m'en éloigne souvent : j'aime m'avancer le plus possible en bord de scène, me rapprocher des gens. J'ai besoin de ce contact.

Je ne suis jamais dans le paraître mais dans l'être, tout simplement

Il ressort de toutes ces décennies que vous n'êtes jamais passé de mode : toutes les générations vous connaissent, on continue de diffuser vos tubes en discothèque... Comment expliquez-vous une telle longévité ?

Je le prends comme un grand cadeau. Je n'aurais jamais pu prévoir ça. Peut-être que les gens comprennent mon authenticité. Je ne sais pas faire semblant, je ne suis jamais dans le paraître mais dans l'être, tout simplement. Quand vous êtes, vous paraissez ! Par ailleurs, j'ai une devise à laquelle je me suis toujours tenu : "Tout le monde est différent et important". J'accorde de l'importance à toutes les personnes que je rencontre, même si ça ne dure que trente secondes. J'ai fait l'une de mes premières apparitions en orchestre de bal à La Redorte, entre Carcassonne et Narbonne. Je me suis toujours souvenu du nom de la coiffeuse... et il n'y a pas si longtemps, de passage dans la région, j'ai rencontré sa fille ! Ce sont des moments comme ça qui sont importants, qui font que je continue de me donner à fond. Quand je suis sur scène, je pense aussi beaucoup à mes parents : ma mère était persuadée que je deviendrais artiste même si, enfant, je ne comprenais pas ce qu'elle voulait dire. Je sais maintenant que je lui dois sans doute beaucoup.

Votre répertoire compte de nombreux hits : qu'est-ce qui fait qu'une chanson va sortir du lot et devenir vraiment intemporelle ?

Si je le savais, je serais numéro un partout et tout le temps ! Je n'ai pas la recette ! Peut-être qu'à une certaine période, on était davantage dans la recherche de la mélodie, et cela donnait encore plus envie aux gens de chanter. Des fois, ce sont simplement des circonstances extraordinaires : en 1969, quatre notes d'un chant d'oiseau m'ont offert les quatre premières notes de la mélodie de The fool, qui a été par la suite numéro un dans douze pays. Lorsque j'ai entendu cet oiseau, je n'avais rien pour écrire, j'ai dû me souvenir du chant, mais toute la mélodie m'est apparue d'un coup. Ça aussi, c'est un cadeau que j'ai reçu de la nature. Je me suis toujours beaucoup intéressé aux oiseaux car ce sont eux, les premiers chanteurs. Si l'on siffle, c'est pour s'identifier à eux !

Les choses les plus importantes sont celles qui ne s'achètent pas, mais qui se transmettent

En concert, vous vous adressez aussi directement au public...

J'aime communiquer, ça ne m'intéresserait pas du tout de me contenter de chanter. Des fois je dois même me refréner un peu car les gens ne sont pas là pour m'écouter parler, mais c'est un besoin viscéral de m'adresser à eux, et une immense joie de ressentir qu'ils reçoivent ce que je leur dis. En plus, depuis que j'ai fait l'émission Mask Singer (sur TF1, NDLR), davantage d'enfants et de petits-enfants viennent me voir en concert, et j'adore ça. Je sortirai d'ailleurs en octobre prochain mon premier livre pour enfants, Lounaciel. J'ai enregistré moi-même la version audio : c'était un projet que je nourrissais depuis longtemps. 

Vous considérez-vous comme un symbole pour toutes les personnes en situation de handicap ? La preuve qu'elles aussi peuvent parvenir à réaliser de grandes choses ?

Depuis le début de ma carrière, j'ai toujours essayé de promouvoir la force du possible. Le problème lorsqu'on parle de handicap, c'est qu'on aborde souvent le sujet sous l'angle "handicapé", et ça complique les choses ! Moi, je m'efforce de démontrer qu'être en situation de handicap ne veut pas forcément dire qu'on est handicapé. Il faut trouver des solutions pour ne pas être dans l'impasse, et parvenir à vivre de façon harmonieuse. Mais pour y parvenir il est important de croire aux possibles, autrement les portes ne s'ouvriront jamais. Je suis pour ma part aveugle de naissance et dès l'âge de 3 ans, j'ai  su qu'il fallait que j'aille vers les gens car j'avais compris qu'eux ne viendraient pas vers moi. Mais ce n'est pas grave ! L'important, c'est que le contact se fasse ! Beaucoup de personnes, handicapées ou non, me remercient de leur avoir apporté du positif. Ça me touche bien sûr beaucoup car les choses les plus importantes sont celles qui ne s'achètent pas, mais qui se transmettent.

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Les commentaires (4)
kanpanstu Il y a 1 année Le 28/08/2022 à 11:01

il parait que gilbert Montagné et Stevie Wonder ne peuvent pas se voir...

Florent07 Il y a 1 année Le 28/08/2022 à 11:11

J'en pense que c'est bien vu...

Gestionpolitique Il y a 1 année Le 27/08/2022 à 11:27

tjrs la même chose a Carcassonne,l année prochaine ça sera la même chose, dans deux pareil, et trois idem...
un vrai village avec un CIAS appelé mairie de Carcassonne, une grosse mjc...
merci le piston et les procurations
électeurs électrices votre vote vos un emploi, une CAP, un service, profitez-en sinon c'est eux qui mangeront votre part.

Manou 718 Il y a 1 année Le 28/08/2022 à 17:36

Qu'est ce que vous attendez pour déménager ( gestionpolitique ) il existe bien des villes plus agréables où vous seriez mieux ...
Vous sortez du sujet : qui était Gilbert Montagné pour revenir à votre rancoeur sur Carcassonne et son Maire , je pense .
On retrouve chaque fois dans vos commentaires , les emplois "piston " le CIAS ; mais cette fois vous avez oublié " les colleurs d'affiches " , qui sont si " cher à votre coeur "....