Le directeur de la radio France Musique Marc Voinchet, lors d'une conférence de presse le 26 août 2015 à Paris

Le directeur de la radio France Musique Marc Voinchet, lors d'une conférence de presse le 26 août 2015 à Paris

afp.com/KENZO TRIBOUILLARD

L'ancien animateur de la matinale à succès de France Culture pendant 6 ans est bien placé pour savoir que "80% de l'audience se fait sur 20% des programmes et c'est de 7h à 9h le matin".

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Il a aussi bousculé la grille du samedi matin, où le pianiste Philippe Cassard a la part du lion avec une émission de 9H00 à 11H00 autour d'un compositeur et d'une ville (Portraits de famille).

Mais pour l'essentiel, la grille présentée mercredi est celle concoctée par Marie-Pierre de Surville, restée un an à la tête de la chaîne.

"Après l'année que France Musique, comme tout Radio France a vécu avec la grève, je pensais qu'il fallait arriver avec une attitude pacificatrice", dit-il.

Ce transfuge de France Culture a l'avantage de connaître la maison de l'intérieur: il a été directeur adjoint de France Musique auprès de Marc-Olivier Dupin en 2008/9.

A 49 ans, il relève un fameux défi: France Musique reste loin derrière sa "concurrente" privée Radio Classique, avec au mieux 1,6% d'audience contre plus de 2% pour la radio du groupe Les Echos.

"Nous n'avons pas le même cahier des charges, nous embrassons toutes les musiques, et pas seulement le classique, nous faisons partie d'une maison qui a des orchestres, qui fabrique ses propres produits musicaux", rappelle Marc Voinchet, avant d'assurer qu'"on peut faire mieux".

"On est assis sur une mine d'or et on compte bien le faire savoir", a-t-il lancé pendant la conférence de presse, tout en déplorant la faiblesse de son budget de communication.

Faire connaître les richesses musicales de Radio France, c'est aussi le défi de Marie-Pierre de Surville, chargée d'une mission pour "créer une direction en charge de la création musicale et culturelle et de la programmation de la Maison de la radio".

"Il y a un besoin urgent, un an après l'ouverture du nouvel Auditorium, de poser la Maison de la Radio comme un lieu culturel", a-t-elle expliqué. "Est-ce que le public sait ce qu'on fait'" interroge-t-elle.

"Radio France n'est pas organisé aujourd'hui pour mettre en oeuvre une politique éditoriale à la mesure de l'excellence de ce lieu", dit-elle. L'Auditorium, qui a ouvert sans équipe technique et de programmation dédiée, doit disposer d'une "ligne éditoriale et de l'organisation pour y arriver".

Dans le climat de fragilité hérité de la grève du printemps dernier, Marie-Pierre de Surville se donne d'ici à la fin de l'année et "peut-être début 2016" pour mener la discussion avec l'ensemble du personnel et les tutelles sur ce projet d'une grande "direction du spectacle vivant".

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