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Les prix des logements sur les littoraux français ont augmenté en moyenne de 35,1 % en cinq ans, contre 25,4 % sur le reste du territoire.

Baptiste Stephan/Marie Bastille

Le rêve d’une maison en bord de mer est-il encore accessible ? Selon une étude dévoilée en exclusivité à L’Express par le site d’estimation immobilière Meilleurs Agents, les prix des logements sur les littoraux français ont augmenté en moyenne de 35,1 % en cinq ans, contre 25,4 % sur le reste du territoire. Dans certaines régions, ce chiffre explose : le coût moyen du mètre carré sur la côte bretonne atteint désormais 3 931 euros, soit une hausse de 44,4 % depuis 2018. Idem pour la côte atlantique, où les prix ont bondi de 40,6 % sur la même période. Le Covid, ses confinements successifs et les possibilités infinies permises par le télétravail ont évidemment accentué un phénomène déjà constaté par les sociologues et les géographes depuis plusieurs années : mus par leur désir d’ailleurs – et en particulier celui des plages -, les citadins français ont peu à peu investi les côtes. Et si beaucoup de commerces se réjouissent de l’arrivée de cette nouvelle clientèle, dont le pouvoir d’achat dépasse souvent celui des locaux, certains autochtones, les plus défavorisés, expriment leur désarroi.

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Le long des plages où ils ont grandi, l’apparition de logements de courte durée, largement favorisée par des plateformes type Airbnb, les empêche désormais de louer à l’année. L’explosion des prix en bord de mer ne leur permet plus d’accéder à la propriété, et les relègue dans des logements toujours plus petits ou à l’intérieur des terres. L’hiver venu, des communes où le taux de maisons secondaires dépasse parfois les 80 % se transforment en villages fantômes.

Face à l’apparition de collectifs soucieux de dénoncer cette crise du logement et la tension immobilière qui ne cesse de monter dans leurs villes, des élus ont tenté de réagir. A Saint-Malo, des quotas par quartier du nombre de logements de courte durée ont été mis en place, tandis qu’au Pays basque, les propriétaires de résidences secondaires se voient désormais obligés de compenser en transformant des locaux non habitables en logements à l’année. Pas sûr que ces mesures suffiront à préserver la quiétude des golfes clairs.

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