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Car Delphine Seyrig, figurez-vous, avait aussi un père!

OPINION. Le professeur honoraire de l’Université de Neuchâtel et émérite au Collège de France Denis Knoepfler revient sur les attaches suisses de l’actrice dans un grand texte très personnel et informé

Delphine Seyrig dans «India Song», de Marguerite Duras. — © DR
Delphine Seyrig dans «India Song», de Marguerite Duras. — © DR

Dans le supplément culturel du Temps, en date du samedi 27 mai 2023, le souvenir de Delphine Seyrig a pu être évoqué de manière originale (avec un beau portrait photographique datant des alentours de 1970) à l’occasion de la parution de deux livres qui lui ont été tout récemment consacrés. L’auteur de cette présentation, Julien Burri, n’a pas manqué de rappeler que l’actrice française avait entretenu des liens assez étroits avec notre pays – d’où peut-être un très léger «accent suisse»? –, et cela, nous dit-on, en raison du fait que sa mère, Hermine de Saussure, était non seulement issue d’une des plus illustres familles de Genève mais qu’elle eut aussi l’honneur d’accompagner la future ethnologue genevoise Ella Maillart (1903-1997) dans ses premières courses nautiques.

Pourtant, ce n’est pas cette ascendance saussurienne (si l’on peut dire) de Miette – petit nom d’Hermine – ni le fait d’avoir fréquenté l’écrivain Guy de Pourtalès sur les rives du Léman ou d’avoir navigué sur ses eaux avant d’oser se lancer sur de plus vastes étendues marines qui expliquent l’attachement viscéral de Delphine Seyrig pour la Suisse romande, d’autant moins que sa mère était, en réalité, Parisienne, descendante d’une branche des Saussure qui n’avait pas quitté la France à l’époque des guerres de religion (ou qui, du moins, y était retournée après la Révolution). Non, si l’actrice dans sa jeunesse (avant comme après la Seconde Guerre mondiale) a séjourné dans le Val-de-Travers, et plus précisément au-dessus de Fleurier, si elle a aimé ce pays de forêts et de pâturages, si elle est descendue, assez souvent aussi, à Neuchâtel (et entre 1967 et 1973 encore), c’est à sa famille paternelle qu’elle le doit sans le moindre doute. Car on ne saurait méconnaître que Delphine – toute féministe, indépendante et avant-gardiste qu’elle ait pu être – avait également un père et que ce père – voyez-vous cela! – fut souvent son inspirateur, en tout cas son protecteur et son tout premier admirateur.

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