Mathias Enard: «Je voulais raconter la guerre à sa lisière»
Mathias Enard était à Morges au début du mois, au Livre sur les quais. L’occasion d’évoquer avec lui «Déserter», son roman ambitieux et foisonnant sur la violence qui traverse l’Histoire
L’homme a des allures d’ogre débonnaire: pour la démesure gourmande de sa curiosité, de son érudition, de ses entreprises romanesques et de ses voyages. Né à Niort, au sud-ouest de la France, dans le Marais poitevin, cet épris de Blaise Cendrars a bourlingué, notamment au Liban et en Iran, étudié l’arabe et le persan, et vit aujourd’hui à Barcelone. Il s’est fait connaître par des récits qui mettent en scène la violence de la guerre et l’espace méditerranéen: La Perfection du tir (2003) ou Zone (2008), sans oublier Boussole (Prix Goncourt 2015). Il a fait également des incursions dans la Venise de 1750 dans Désir pour désir (2018) ou dans la Constantinople de 1505 avec Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants (2010). Tous ces titres sont publiés chez Actes Sud. C’est, enfin, une voix radiophonique. Sur France Culture, chaque samedi à 15h, il anime un Entretien littéraire, conviant des écrivains à son micro.