La 16e édition du salon littéraire Livr’à Vannes ouvrira ses portes, du 9 au 11 juin, sur l’esplanade Simone-Veil. Pour l’occasion, Didier van Cauwelaert, écrivain français et prix Goncourt en 1994, sera le président d’honneur.
« Il n’y a jamais un salon du livre où je me suis dit : « J’aurais mieux fait de rester chez moi » », sourit Didier van Cauwelaert, prix Goncourt 1994. Lui qui n’a pas pu assister aux deux derniers rendez-vous du salon littéraire, Livr’à Vannes, sera le président d’honneur de la 16e édition, du 9 au 11 juin.
C’est d’abord un lieu de rencontres entre les auteurs et leur public qui est irremplaçable. Ce qui est très important dans les salons, c’est d’entendre communiquer ses lectrices et ses lecteurs. Dans nos files d’attente, c’est formidable quand les gens se disent : « Moi, mon préféré, c’est celui-là. Non, moi, c’est celui-là ». Puis, il y a quelqu’un qui passe, qui n’a jamais rien lu de vous et ils essayent de lui donner envie. C’est assez jubilatoire.
Beaucoup de gens me le demandaient, c’est un énorme succès qui, en poche, continue d’avoir une très grande vie. Je ne trouvais pas de raison de le ramener sur terre alors dès que j’ai trouvé cette idée, j’ai plongé dans l’écriture. Déjà mort dans « La vie interdite », il l’est toujours avec le même regard d’une très grande acuité, d’un humour et d’une empathie très forte. Là, son corps est exhumé pour faire une recherche de paternité. On a dit à Morgane, une étudiante, que son père naturel était Jacques. C’est un espoir extraordinaire pour elle, car elle pensait que son père était un monstre épouvantable. Jacques sait que c’est un mensonge mais il espère, de toute son empathie, que la vérité ne va pas éclater.
Le Goncourt, c’est comme Miss France. L’année d’après, la couronne se pose que la tête de quelqu’un autre.
Aucun ! C’était juste un cadeau formidable. Le Goncourt, c’est comme Miss France. L’année d’après, la couronne se pose sur la tête de quelqu’un autre. On risque de se retrouver comme avant ou pire, d’avoir cassé son rythme de travail en n’ayant pas écrit pendant l’année du Goncourt. Je me suis bien gardé de faire ça. Je n’ai jamais arrêté d’écrire donc il n’y a pas eu à remettre en route la machine.
Je n’ai jamais eu l’angoisse de la page blanche mais l’angoisse de la page noire. Plus j’écris, plus il y a de choses qui demandent à être écrites. D’un coup, j’ai trop d’idées qui viennent mais ce n’est pas bon donc il faut recommencer. L’imagination est quelque chose qui ne s’use que si on s’en sert mal. Vous savez, l’écriture c’est comme un sport, c’est tellement difficile de reprendre lorsqu’on s’est arrêté. C’est peut-être par flemme de reprendre que je travaille tout le temps.
Du 9 au 11 juin 2023, sur l’esplanade Simone Veil à Vannes, informations et programmation sur le site.