Georges Frêche. Le provocateur enraciné

La provocation ou le «parler-vrai», ont construit la réputation de Georges Frêche et consolidé son enracinement dans sa région. Et l'ingérence parisienne n'y change rien.

Les tentatives de déstabiliser Georges Frêche n'ont pour l'instant aucun effet, pas même dans les sondages. Photo AFP
Les tentatives de déstabiliser Georges Frêche n'ont pour l'instant aucun effet, pas même dans les sondages. Photo AFP
La provocation serait-elle une manière de faire de la politique? On peut le penser quand on suit le parcours de Georges Frêche. Cet universitaire de renom, spécialiste en histoire du droit romain, qui a dirigé Montpellier pendant près de 30 ans, a en effet érigé en art les petites phrases assassines. En 2007, il avait été exclu du PS pour avoir qualifié les harkis de «sous-hommes» et déploré le trop grand nombre de «Blacks» dans l'équipe de France. Cette fois, c'est la «tronche pas très catholique» de Laurent Fabius qui l'a remis au centre d'une polémique nationale.

«Diable de Septimanie»

Pourtant, pour ses amis politiques, c'est ce «parler-vrai» qui reste la marque de fabrique de Georges Frêche. Et l'image du «Diable de Septimanie» portée par ses adversaires laisse perplexes les cadres socialistes du Languedoc-Roussillon. Comment en effet, condamner un homme qui a su sortir Montpellier de son anonymat et déloger un certain Jacques Blanc, qui n'avait pas hésité à faire alliance avec le Front national pour sauver son fauteuil de président du conseil régional? «Où est l'indécence ? » poursuivent ses amis qui revendiquent, à l'instar du président du conseil général des Pyrénées-Orientales Christian Bourquin, «le droit de faire autre chose que de la politique policée. Avec le politiquement correct, il n'y aurait jamais eu de Léon Blum ou de Jean Jaurès». Ses détracteurs, eux, dénoncent un «système féodal». Ils voient le refus têtu des ténors socialistes de rejoindre «la» liste officielle comme le résultat d'une emprise malsaine, avec distribution de postes ou de subventions, conjuguée au réseau maçonnique et à la peur d'éventuelles représailles.

Enfants du pays contre élites parisiennes

Un discours de campagne qui occulte néanmoins la complexité du microcosme politique local. Car pour comprendre le socialisme à la mode Languedoc-Roussillon, il ne faut pas oublier que ses responsables, tous courants du PS confondus, sont des enfants du pays, pourfendeurs du parisianisme. Aussi, quand Martine Aubry dit « c'est fini » et qu'elle impose l'actuelle maire de Montpellier Hélène Mandroux, a-t-elle conscience d'aiguiser un interventionnisme parisien mal vécu par les militants? Cette ingérence, en tout cas, pourrait se solder par un échec. Car si dans la région, on constate une certaine lassitude face aux débordements de Georges Frêche, on ne semble pas toutefois prêt à tourner la page. Ce que confirment les derniers sondages qui le donnent, quelle que soit la position de la rue de la Solférino, en tête au premier tour.

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