«J'étais au Conservatoire supérieur de Paris lorsque j'ai entendu, au disque, un enregistrement d'Iberia, par Alicia de Larrocha. Celui-ci m'a beaucoup marqué, explique Jean-François Heisser. Peu après, j'ai travaillé en Espagne et étudié auprès de Rosa Sabater, une autre grande dame du piano. Elle aussi m'a donné le goût de cette oeuvre d'Albeniz qui est devenue un repère dans ma carrière». «Iberia révèle le talent particulier d'Albeniz qui, habilement, mêle la musique savante à celle, plus populaire, venue de la tradition. C'est une musique qui se prête à la scène par son côté vivant qui, au disque, échappe un peu. J'ai achevé il y a peu le deuxième enregistrement d'Iberia. Cette fois, je suis satisfait. Cette deuxième version est différente de la première réalisée dans ma jeunesse. J'ai mûri».
Beethoven: «Le plus grand»
«J'aime jouer Beethoven, au piano, à l'orchestre (en l'occurrence celui de Poitou-Charente qu'il dirige, NDLR). Nous avons souvent fait des intégrales, poursuit le pianiste. Pour moi, ce compositeur reste le plus grand».
Des élèves de la région
Pianiste, chef d'orchestre, professeur, Jean-François Heisser a enseigné à deux jeunes artistes que l'on connaît bien dans la région: Vanessa Wagner et Bertrand Chamayou. «Àeux, comme aux autres, j'ai parlé de liberté, d'ouverture. Je leur ai dit de ne pas décider trop tôt d'une orientation mais de laisser faire le temps. Tous deux possèdent l'énergie nécessaire pour mener à bien leurs envies de scène, de concerts. Ce n'est pas donné à tous». Lorsqu'il ne joue pas, Jean-François Heisser pratique les arts martiaux. «Depuis pas si longtemps! Tous les musiciens devraient s'y mettre. Cette discipline apporte un grand équilibre, indispensable dans notre métier», conclut le musicien.
Pratique Jean-François Heisser, ce soir, à 21h, à l'Archipel de Fouesnant dans le cadre des Semaines Musicales de Quimper. Tarifs: 24 EUR; réduit, 20EUR; 2-18 ans, 6EUR; gratuit jusqu'à 12 ans.
