Athus-Rodange, à nouveau libre
Pour Frédéric Sacré, porte-parole d’Infrabel, « c’est une petite jonction comparée au chemin parcouru en matière de sécurité ferroviaire ces dernières années, mais il est infiniment symbolique puisque ce tronçon transfrontalier est une première du genre en Europe. »
Ce dernier rappelle qu’il existe deux systèmes de sécurité qui coexistent en Belgique : le TBL1+ (train balise locomotive), créé par Infrabel voici dix ans, qui assure un contrôle ponctuel, souvent situé en amont de feux rouges. Une balise envoie une information au train et si celui-ci roule au-delà de la vitesse autorisée, un freinage se déclenche. L’autre système est l’ETCS, une sorte de « cruise control » permanent qui permet de détecter si la vitesse du train est en rapport avec les conditions de roulage. La machine prend donc le dessus sur l’homme en cas de non-respect. Le franchissement d’un feu rouge est donc impossible. L’ETCS est de surcroît un système de sécurité européen, mais il faut néanmoins un agrément de chaque pays. Alors qu’Infrabel a placé 6.400 balises et 400 loges de signalisation entre Anvers et Athus, sur une distance de 429 km, il manquait ces 5 km pour rejoindre Luxembourg, soit 12 balises posées sur les traverses, au milieu des voies. Puis il fallait coordonner les règles techniques et opérationnelles transfrontalières pour obtenir l’homologation, garante du respect strict des règles de sécurité par les autorités des deux pays. Cela a fait couler beaucoup d’encre tant ce chemin fut long, ardu et parfois incompréhensible pour les usagers !
1/5 du réseau équipé en ETCS
Désormais, un cinquième du réseau ferroviaire belge est équipé en ETCS, soit 1.264km de voies sur les 6.522 du réseau. « Hors lignes à grande vitesse, le réseau belge est le plus sécurisé d’Europe en ETCS, poursuit Frédéric Sacré. Il y a un gros trafic international au départ des ports de Gand, Zeebrugge, Anvers. Il était important d’équiper ces grands corridors du fret, dont celui-là, un des neuf corridors européens du transport de marchandises reliant la mer du Nord à la Méditerranée. Mais l’objectif demeure de doter la totalité du réseau d’ETCS d’ici fin 2022 pour hisser la Belgique au rang de pays à l’infrastructure la plus sécurisée au monde. »