Château de Versailles : le « Jardin du parfumeur » voit le jour
Le château de Versailles s'apprête à ouvrir un « jardin du parfumeur » au coeur du domaine de Trianon. Ce lieu insolite permettra au public de découvrir des centaines d'essences odiférantes.
Par Alain Piffaretti
C'est un jardin extraordinaire, au sein du domaine de Trianon, que pourra découvrir le grand public à partir du 30 mai prochain à l'occasion d'un déplacement au château de Versailles . Le lieu propose aux visiteurs de se familiariser avec des centaines de plantes odiférantes et d'essences floristiques, cultivées dans l'esprit des jardins de Trianon du XVIIe siècle. Le site rassemble des plantes historiques (roses, jasmins…) et d'autres aux odeurs originales (chocolat, pomme…).
Le jardin s'organise autour de plusieurs grands espaces distincts, par exemple le « Jardin des curiosités » face à l'Orangerie qui présente la grande majorité des essences florales ou un « Jardin secret » à l'atmosphère plus intime. « L'idée du Jardin du Parfumeur était de créer un partenariat d'excellence. Les jardinières et les jardiniers de Trianon, y expriment leur talent et leur personnalité, commente Alain Baraton, jardinier du Château de Versailles. Il a pour ambition d'éveiller les sens des visiteurs, de les surprendre tout en leur permettant de mieux comprendre le processus de fabrication d'un parfum, de la plante à la fragrance ».
Mécénat de Maison Francis Kurkdjian
Les responsables de l'établissement public ont souhaité renouer avec l'esprit du XVIIe siècle qui accordait une grande importance aux fleurs dans les jardins du château. « Les fleurs et plus généralement, les parfums font l'objet d'un véritable engouement à la cour de Versailles à cette époque. Les parterres se pourvoient abondamment en espèces aux parfums prononcés : jasmins, tubéreuses ou encore jacinthes », indique un responsable du projet. La cosmétique connaît alors un essor important, tandis que la profession de parfumeur est de plus en plus reconnue, notamment grâce à la notoriété de Claude François Prévost, fournisseur de la reine Marie-Antoinette.
10% du budget
L'opération a pu être réalisée grâce au mécénat de Maison Francis Kurkdjian (propriété du groupe LVMH). Formé à l'école de parfumerie de Versailles, le parfumeur avait reconstitué il y a quelques années le parfum de Marie-Antoinette « Sillage de la Reine », à partir de documents historiques.
Le mécénat représente chaque année plus de 10 % du budget du château (au moins une dizaine de millions d'euros). Il a notamment permis, ces dernières années, de financer une partie de la rénovation de la chapelle royale , du salon de la Paix ou encore de la maison de la Reine à Trianon.
Alain Piffaretti