Fernand Point, un Bressan pionnier de la gastronomie

Le Progrès - 08 févr. 2014 à 21:46 - Temps de lecture :
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Fernand Point à la Pyramide, au centre avec sa brigade. Photo confiée par M. Henriroux
Fernand Point à la Pyramide, au centre avec sa brigade. Photo confiée par M. Henriroux

Le père, Auguste Point, est hôtelier-restaurateur à l’enseigne du Buffet de la Gare, à Louhans, alors que son épouse y est cuisinière. Le jeune Fernand va donc, tout naturellement, apprendre le métier en famille avant de monter à Paris pour entamer la classique formation chez de grands noms de la table française, en l’occurrence le célèbre restaurant Foyot, puis l’hôtel le Bristol, le Majestic de Cannes et le Royal-Hôtel d’Evian.

Excellents résultats et départ de la famille pour Vienne, dans l’Isère, où papa rachète un restaurant déjà réputé et l’exploite, en attendant fiston. Il décède en 1925, Fernand prend la relève, agrandit le bâtiment et le rebaptise « La Pyramide ». La table est très vite remarquée par la clientèle et plébiscitée par la critique gastronomique. La forte personnalité, la jovialité, la stature impressionnante du patron (1,92 m et 165 kg pour 169 cm de tour de taille !), vite surnommé « magnum » car il a l’habitude de boire un magnum de champagne chaque jour, y sont pour beaucoup.

Dès 1928, la table remporte ses deux premières étoiles au guide Michelin. En 1930, Fernand épouse une Ardéchoise avenante, Marie-Louise, que tout le monde appelle Mado et le couple adopte une petite fille. En 1930, Fernand Point est l’un des premiers chefs cuisiniers à se voir attribuer trois étoiles par le guide Michelin, label qu’il conservera jusqu’à son décès, en 1955. La table viennoise est devenue une escale gastronomique irremplaçable sur la fameuse Nationale 7, la route des vacances que chante Charles Trenet. « C’est une des meilleures maisons, c’est le sommet de l’art culinaire », note le fameux critique Curnonsky. Devant les tables soigneusement dressées et décorées, artistes de renom, hommes politiques et têtes couronnées goûtent les spécialités maison, comme le gratin de queues d’écrevisses, le filet de soles ou le loup en feuilleté. La disparition de Fernand Point, seulement âgé de 58 ans, tourne une page. Son épouse prend la relève jusqu’à son propre décès en 1986 puis, après une brève transition, l’établissement arrive en 1988 entre les mains d’un jeune chef, Patrick Henriroux et de son épouse Pascale. Elle détient deux étoiles au Michelin…

Fernand Point 1897 : naissance à Louhans (Saône-et-Loire) 1925 : il crée le restaurant « La Pyramide », à Vienne (Isère) 1933 : il obtient trois étoiles au Guide Michelin 1955 : il décède à Vienne (Isère)

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