"Charlie Hebdo" : Charb, génial et féroce satiriste

PORTRAIT. Le dessinateur, qui avait pris la tête de l'hebdomadaire en 2009 au départ de Philippe Val, est mort mercredi dans l'attentat.

(Source AFP)

Charb pose en 2012 avec une une de Charlie,
Charb pose en 2012 avec une une de Charlie, "Les Intouchables", qui lui avait valu des menaces de mort. © AFP PHOTO FRED DUFOUR

Temps de lecture : 2 min

Dessinateur engagé dès son plus jeune âge, Charb, qui est mort mercredi dans l'attaque contre Charlie Hebdo qu'il dirigeait depuis 2009, a toujours pratiqué un humour militant et corrosif et disait ne craindre personne. "À Charlie Hebdo, on n'a pas l'impression d'égorger quelqu'un avec un feutre", disait Charb en évoquant la façon dont le journal satirique abordait la question de l'islam. "Depuis qu'on fait Charlie Hebdo, on a toujours vécu avec des menaces. Les gens qui menacent sont ultras minoritaires et ceux qui passent à l'action sont encore plus minoritaires", avait-il déclaré en 2012 après l'interpellation d'un homme soupçonné d'avoir appelé à le décapiter sur un site djihadiste.

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>> Lire aussi Charlie Hebdo : que sait-on des agresseurs ?

Né le 21 août 1967 à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), Stéphane Charbonnier, dit Charb, "avait appris à dessiner pendant les cours de maths, et, bon an mal an, fini par être un peu moins nul en dessin qu'en maths", selon son éditeur Casterman. Son irrévérence, il la manifeste dès l'adolescence en publiant ses premiers dessins dans le journal du collège à Pontoise. Il dessinera ensuite pour les Nouvelles du Val-d'Oise, l'hebdomadaire local, tout en préparant le Bac. "Il avait 18 ans et il était déjà génial et féroce à la fois", raconte Jean-François Guyot, aujourd'hui journaliste à l'AFP, qui a connu Charb à la fin des années 80 aux Nouvelles du Val-d'Oise. "Il n'avait pas de limite dans l'irrévérence, il fallait parfois même le freiner parce qu'il n'avait pas froid aux yeux et ne craignait personne", ajoute-t-il.

Aucun tabou

En 1991, Charb participe au lancement de La Grosse Bertha, hebdomadaire satirique créé pour dénoncer la guerre du Golfe et dont l'équipe rédactionnelle comprenait notamment les humoristes Jean-Jacques Peroni, François Rollin, Patrick Font et Philippe Val. Charb quittera le journal un an plus tard, avec le gros de l'équipe, pour participer au lancement de Charlie Hebdo dans lequel il publiait encore aujourd'hui l'essentiel de ses dessins. Au cours des vingt dernières années, on avait aussi pu voir ses dessins dans l'Humanité, Libération, le Monde Libertaire, Télérama, Mon Quotidien, l'Hebdo, le Monde des Ados, Fluide Glacial ou l'Écho des savanes.

En tant que dessinateur de plateau, Charb participera un temps à l'émission Nulle Part Ailleurs sur Canal+, puis à l'émission de Marc-Olivier Fogiel T'empêches tout le monde de dormir sur M6 en 2007 et 2008. Depuis le départ de Philippe Val en mai 2009, il était le directeur de publication de Charlie Hebdo.

Avec son trait épais et ses trognes allumées, Charb ne reculait devant aucune plaisanterie, même du plus mauvais goût. Les guerres, la politique et les politiciens, la télé-réalité, la maladie ou les religions, aucun sujet n'était à l'abri de son crayon. "C'est en refusant par peur ou par paternalisme de traiter les musulmans comme des citoyens avant de les traiter comme des croyants qu'on fait de l'islam un tabou", disait-il en juin 2013 à l'occasion de la sortie du second tome de La Vie de Mahomet, édité par Charlie Hebdo. Dans cette bande dessinée biographique, le journal satirique présentait la vie du prophète à partir de textes rédigés par des chroniqueurs musulmans.

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Commentaire (1)

  • eryepsab

    Était en quasi-faillite : appel à souscription d'1 million d'€ en novembre dernier...
    ce coup-ci, c'est la fin !
    Ils ont réussi !