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Ils se tiennent par les épaules, solidaires, comme pour se donner du courage avant un match de rugby. Les quatre ados, habillés en blanc, fixent en silence les photos de leur copain Thomas, 16 ans, accrochées à la grille du stade Albert-Donnadieu à Romans-sur-Isère (Isère). Puis l'un d'eux, les larmes aux yeux, tape sur le dos des trois autres et quitte les lieux sans un mot. Ce mercredi après-midi, un lourd silence a pesé sur la marche blanche en mémoire de Thomas, poignardé mortellement lors d'une fête de village à Crépol (Drôme) dans la nuit de samedi à dimanche.
Huit autres personnes ont été blessées, dont deux gravement, des jeunes de 28 et 23 ans dont le pronostic vital n'est plus en danger. Neuf suspects de la bande ont été interpellés, dont l'auteur présumé du coup mortel, un homme de 20 ans qui habite à Romans-sur-Isère. Une enquête a été ouverte pour « meurtre » et « tentatives de meurtre en bande organisée ».
Un traumatisme pour ce petit village de 500 habitants, qui a mobilisé bien au-delà, puisque 6 000 personnes ont défilé ce mercredi. La marche blanche est partie du lycée de Thomas, à Romans-sur-Isère, pour rejoindre son club de rugby. L'adolescent était capitaine de l'équipe junior du Racing Club Romans-Péage. Ses coéquipiers, vêtus aux couleurs du club (bleu ciel et blanc), ont marché le maillot sur le dos. Les sportifs ont formé une haie d'honneur à l'arrivée du cortège dans le stade.
La présence de nombreux adolescents rappelle que les participants au bal d'hiver de Crépol étaient très jeunes. Des mineurs venus « faire la fête », comme l'envisageait Sandra (prénom modifié), la mère de Maxence, en le déposant ce soir-là. « Mon fils est venu s'amuser, il n'est donc pas venu avec un couteau, souligne Sandra. Mais certains sont venus dans un autre but… Je ne peux même pas l'expliquer. »
La famille de Thomas a souhaité écarter toute « tentative de récupération politique », le drame ayant suscité de nombreuses réactions, quasi exclusivement à droite et à l'extrême droite. Hormis pour François Ruffin, le sujet paraît trop inflammable pour la gauche, qui a préféré évoquer depuis dimanche l'agression au cutter, au mobile raciste, de Mourad, un ouvrier dans le Val-de-Marne. « Ce qui m'embête, plus que certains soient en boucle, c'est qu'une partie de la classe politique n'en parle absolument pas, regrette une maman. Ils parlent d'un autre fait divers, raciste, sûrement tout à fait condamnable… Mais est-ce que cela empêche de parler de Thomas ? » À l'Assemblée nationale, Élisabeth Borne a, quant à elle, dénoncé l'utilisation de ce drame pour « jouer sur les peurs ».
Violence gratuite
Le long des grilles du stade, des grappes d'ados se serrent en silence, bras dessus bras dessous. Une jeune fille dépose une rose blanche au pied d'une photo de Thomas Perotto, surnommé « Perott ». Un ado à la vie lambda, qui voulait juste s'amuser avec ses copains de village un samedi soir. « Dans les bals du coin, il y a toujours eu des rixes, raconte Bernard, un retraité habitant à Romans-sur-Isère, en rajustant son bonnet noir. Il y a le mec bourré, celui qui s'est fait piquer sa copine… Mais cette violence gratuite ? Ces types qui viennent avec les pires intentions ? C'est difficile à encaisser. » Bernard a enfilé un tee-shirt blanc et s'est mobilisé sans hésiter. Il ne connaît pas directement la famille, mais le drame l'a touché. « Un coup de couteau mal placé et c'est la fin. Quand j'ai appris ce qui s'était passé, je me suis dit que c'était un carnage. »
Maël, lui aussi, a ressenti le besoin de venir marcher, « pour le symbole ». « Je suis en classe de première aussi, dans le même lycée que Thomas, explique l'adolescent de 16 ans. Je ne m'attendais pas à ce qu'il y ait autant de monde. Je crois qu'il y a tout Romans. » Maël est l'un des rares à accepter d'évoquer le sujet. Les visages sont fermés, la parole est rare. Les participants, affublés de tee-shirts blancs portant le prénom de Thomas et la mention « À jamais dans nos cœurs », ont lâché des ballons blancs à la fin de la marche.
Au club-house du stade, on se fait la bise (trois à Romans), puis on avale un café ou un verre de soda devant les étagères à trophées et les photos souvenirs. Une photo a été ajoutée au mur : celle de Thomas, dont le visage replet s'affiche désormais en noir et blanc.
Trop de délinquants et de racailles restent impunis.
Hier j’ai écouté le discours du Président de la République aux maires invités. Il a présenté ses condoléances au maire de la commune mais n’a à aucun moment évoqué la famille ! Est ce normal ?
Combien de temps va mettre le pouvoir pour réagir énergiquement quitte à modifier la constitution, hier j'assistais à une conférence sur la laïcité et l'immigration par un député européen proche de la majorité l'ensemble des participants a manifesté leur colère par rapport à ce qui se passe en France.
Ce midi sur Europe 1 deux personnes intervenaient :
- L'une juive dont le fils avait reçu des menaces dans sont lycée à Rouen, plus des affiches pro Hamas dans les couloirs... De ce lycée !
- L'autre pour une attaque par un groupe armé lors d'une fête dans le sud ouest semblable à celle qui vient de se produire à coté de Roman !
Ce sont des faits qui se multiplient !
Avec des faits semblables comment le pouvoir et les autres peuvent ils faire subir cela au peuple français alors que ces incivilités et agressions se multiplient chez nous, il serait grand temps d'agir fortement hors ces Messieurs sont bien souvent éloigné de ces phénomènes ce n'est par leur monde.
Ce sont ceux qui vivent au plus proche de ces "acteurs" de violences et incivilités qui en sont les premières victimes.