Éric Naulleau : « Un bastion de l'indépendance intellectuelle vient de tomber »

Woody Allen, Roman Polanski, Virginie Despentes… Le critique littéraire réagit à l'autocensure du groupe Hachette et aux polémiques des César.

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Éric Naulleau est chroniqueur et éditeur.

Éric Naulleau est chroniqueur et éditeur.

© Patrick Fouque

Temps de lecture : 8 min

La décision du groupe Hachette de ne pas publier les Mémoires du réalisateur Woody Allen a créé un malaise dans l'édition. Cet acte d'autocensure, qui ne dit pas son nom, est souvent perçu comme une « abdication » devant les groupes de pression ou les minorités actives. « C'est un bastion de l'indépendance intellectuelle qui vient de tomber », estime dans Le Point le journaliste, éditeur et critique littéraire Éric Naulleau, qui analyse cette affaire ainsi que la polémique des César avec Roman Polanski et le texte de Virginie Despentes. Naulleau voit là l'effet d'un gauchisme « qui ressemble toujours davantage à un nouveau fascisme », et il met en garde contre la volonté de certains d'« aligner la justice sur les critères dégradés des réseaux sociaux ».

Le Point : Êtes-vous surpris par l...

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Commentaires (48)

  • L'Homme de quart

    C'est la peur qui a fait reculer Hachette. Mais surtout la peur de ne pas faire l'argent prévu.
    La liberté de parole, d'écrit, d'expression n'existe quasiment plus.
    Il y a trop d'opinions de caniveau dans les réseaux sociaux pour espérer un redressement.
    Malraux avait tort : Le XXIème siècle n'est pas un siècle moral...

  • Pacifiquement

    Tout à fait ! Naulleau s’indigne contre ceux qui substituent la justice par « leur » justice qui est « expéditive » et qui refuse de voir les « cinquante nuances de gris ». C’est bien de s’offusquer... Sauf qu’il fait exactement la même chose. Naulleau ne sait rien de l’affaire Polanski. C’est une nouvelle qu’il n’a pas dû suivre de près. Mais ça ne l’empêche pas de se joindre à la meute ignorante qui juge et condamne. Agaçant !

  • SIKKIM

    Je suis d'accord avec ce que dit NOLLEAU... Sauf sur ce qu'il dit de POLANSKI. En effet, POLANSKI n'a pas à être extradé de FRANCE vers les USA, car il a déjà été jugé aux USA dans les années 1970 pour l'affaire Samantha GEIMER : il a plaidé coupable, il a été condamné à une peine de prison qu'il a accomplie aux USA, et bénéficié d'une remise de peine à 50%... Suite à quoi, le juge américain a voulu rejuger l'affaire une 2ème fois, ce qui est illégal en vertu de l'autorité de la chose jugée : c'est pourquoi POLANSKI a quitté les USA en accord avec Samantha GEIMER.
    Concernant les accusations récentes contre POLANSKI venant d'autres femmes sur des faits qui se seraient produits, paraît-il, il y a 35, 40, 50 ans : sans dépôt de plainte, sans preuve, pas même une preuve médicale : on peut en douter. J'ai lu l'accusation par Valentine MONNIER d'un viol qui aurait été - soi-disant - commis par POLANSKI il y a 35 ans : c'est un mensonge, une invention faite par Valentine MONNIER et Adèle HAENEL en novembre 2019 dans le but de nuire à POLANSKI et au film''j'accuse''à la Cérémonie des Césars du 28 février 2020. Elles ont voulu faire de POLANSKI la''victime expiatoire''de toutes les fautes de tous les hommes dans le monde : ce coup monté par Adèle HAENEL relève de la persécution.
    Il faut respecter la présomption d'innocence de POLANSKI sur ces autres accusations. Enfin, si on milite pour l'imprescriptibilité des crimes sexuels, comme le suggère NOLLEAU, alors il faudrait le faire pour tous les crimes. La durée de la prescription des crimes sexuels est déjà de 20 ans pour un adulte violé, et 30 ans pour un mineur violé, le décompte commence à sa majorité.
    Les avocats spécialisés en pénal, préfèrent conserver la prescription, à condition que le délai de prescription soit assez large pour permettre aux victimes d'agir. Voir la Tribune des 114 avocates féministes en droit pénal, dans le Monde du 8 mars 2020.