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Pour la première fois, l'Insee a intégré l'activité générée par la production et la consommation de stupéfiants à la croissance hexagonale. Production à des fins commerciales, dépenses de transport, marges réalisées sur la vente aux particuliers..., le trafic de drogue représente 0,1 point de PIB, d'après l'institut national des statistiques. Précisément, le trafic génère même 2,7 milliards d'euros chaque année.
Sur cette somme, un milliard d'euros sont générés par le trafic de cannabis et 800 millions, par le trafic de cocaïne, a précisé l'Insee dans une note rendue publique mercredi 30 mai. Des montants importants, s'agissant d'une activité illégale et donc cantonnée au secteur informel, mais malgré tout limités au regard du produit intérieur brut français, qui a atteint l'an dernier 2 292 milliards d'euros.
3,1 milliards d'euros
Cette prise en compte s'inscrit dans une refonte plus large des méthodes de calcul de l'Insee, visant à aligner les pratiques comptables françaises sur celles des autres pays de l'Union européenne. Elle prend pour référence l'année 2014, utilisée comme nouvelle base comptable. Le poids économique du trafic de drogue est « a priori peu différent » aujourd'hui de celui de 2014, précise cependant l'institut.
Pour définir ce montant, l'Insee explique s'être fondé sur le dernier rapport de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca) et de l'Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice (INHESJ), lui-même basé sur des enquêtes réalisées auprès des consommateurs. D'après ces données, « la consommation de drogue » s'élève au total à « 3,1 milliards d'euros » par an, souligne l'Insee. Mais près de 400 millions d'euros doivent être soustraits, correspondant au poids des importations, comptabilisées dans le PIB des pays concernés et non dans le PIB français.
De nouvelles normes
L'Insee avait annoncé fin janvier, après plusieurs années de débat, sa décision d'intégrer la consommation de stupéfiants dans la croissance, conformément à une demande formulée en 2013 par l'institut européen Eurostat. L'objectif était d'harmoniser les données des pays européens, ces activités étant considérées comme légales dans certains États, à l'image des Pays-Bas, ce qui gonfle leur PIB, et illégales dans d'autres.
À la suite de la demande d'Eurostat, la plupart des pays ont intégré ces nouvelles normes. L'opération s'est traduite par des révisions sensiblement à la hausse du PIB chez certains États. Au Royaume-Uni, l'Office national des statistiques a ainsi estimé en 2013 l'apport du trafic de drogue, mais aussi de la prostitution, à 8,5 milliards de livres par an, soit 10,9 milliards d'euros. En Espagne, l'institut national a évalué le poids des deux activités à 0,85 % du produit intérieur brut, évoquant un chiffre de 9,2 milliards d'euros pour l'année 2010.
Un poids sous-estimé ?
Le chiffre avancé par l'Insee, bien inférieur, est-il sous-estimé ? « C'est très probable », juge Emmanuelle Auriol, chercheuse à l'École d'économie de Toulouse, qui rappelle que « ce qui est illégal est par définition très difficile à évaluer ». « La France est l'un des plus gros consommateurs de cannabis au monde. On peut donc penser que le poids économique de la drogue est au moins équivalent en France à celui de ses voisins », ajoute la chercheuse.
Du côté de l'Insee, on reconnaît « un risque de sous-estimation », s'agissant d'une activité « très compliquée » à évaluer. « Il est possible que les ménages n'aient pas confiance dans les enquêteurs qui les contactent », explique Ronan Mahieu, responsable du département des comptes nationaux de l'institut public. Le même raisonnement « pourrait être appliqué à d'autres produits », comme le tabac et les jeux d'argent, « dont la consommation est légale et bien retracée dans les comptes nationaux », admet l'Insee. L'organisme public continue, en revanche, de considérer comme non pertinente la prise en compte dans le PIB de la prostitution, à la différence d'autres pays européens, car elle s'apparente « davantage à une forme d'esclavage sexuel qu'à l'exercice librement consenti d'une activité professionnelle ».
Les forces de police sont mobilisées sur le risque terroriste, explosion logique du business de deal et de proxo. Tout le monde laisse faire, pas loin de chez moi dans les hauts de seine les dealers sont tranquillement implantes sur la place de la mairie, tous les commerçants et habitants en parlent personne ne fait rien. Taxer lourdement les revendeurs serait imparable.
Ou alors il faut aussi intégrer le travail au noir,
Parce que vous pensez qu’aujourd’hui ils ne vendent QUE du cannabis ? Le cannabis leur sert de « porte d’entrée » d’appât si vous préférez, pour proposer les autres produits qui rapportent davantage. La légalisation permettrait peut-être d’éviter à certains jeunes influençables de côtoyer cette racaille