Rosy Varte, qui fit le succès de "Maguy", est morte

L'actrice octogénaire est décédée en raison d'une bronchite qui a dégénéré en infection pulmonaire.

Source AFP

Rosy Varte et son 7 d'or de la meilleure comédienne pour son rôle dans la fiction
Rosy Varte et son 7 d'or de la meilleure comédienne pour son rôle dans la fiction "Maguy". © Sipa

Temps de lecture : 3 min

Elle commença sa carrière au théâtre avec Jean Vilar et joua dans une quarantaine de films, mais Rosy Varte, qui vient de mourir, restera avant tout dans les mémoires comme l'interprète du rôle-titre de Maguy, l'une des séries télévisées les plus populaires des années 80. L'actrice octogénaire est morte au cours de la nuit de vendredi à samedi à l'hôpital américain de Neuilly en raison d'une bronchite qui a dégénéré en infection pulmonaire, a annoncé à l'AFP son mari Pierre Badel, lui-même réalisateur.

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Spécialisée dans les rôles comiques, Rosy Varte avait interprété de 1985 à 1993 le rôle de Maguy dans la série à grand succès du même nom, diffusée le dimanche soir sur Antenne 2, et qui a fait pendant 333 épisodes le bonheur de millions de téléspectateurs. Bourgeoise quinquagénaire du Vésinet, à l'énergie débordante et aux brushings vaporeux, "Ma'me Maguy", comme l'appelait la femme de ménage Rose Le Plouhannec (Marthe Villalonga), menait son monde à la baguette et au premier chef son troisième mari, Georges, incarné par Jean-Marc Thibault. La musique du générique reste dans les mémoires : "elle voit souvent rouge, avec elle, ça bouge..." "Elle avait un amour du métier extraordinaire, elle avait aussi une gaieté formidable : on s'amusait comme des fous dans Maguy", se souvenait Jean-Marc Thibault dimanche soir sur France 2.

Pour ce rôle haut en couleur, elle avait remporté en 1987 le 7 d'or de la meilleure comédienne, ainsi que le prix européen de la meilleure sitcom. Le public ne l'a pas oubliée, comme en témoignent les nombreuses réactions dimanche, notamment sur Internet : "Elle était drôle", "c'est toute ma jeunesse qui revient", "c'était une grande actrice de théâtre, qui m'a enthousiasmé quand elle jouait Juliette dans Roméo et Juliette à la télévision. "On a travaillé huit ans ensemble (...), ce sont des années qui comptent énormément", a dit Marthe Villalonga, "très émue", sur BFMTV.

"Elle aimait jouer avec ses amis"

Rosy Varte était née en Turquie à une date incertaine (1923 ou 1927), à une époque où il n'y avait pas d'état civil. Elle avait, selon Pierre Badel, autour de 85 ans. D'origine arménienne, son vrai nom était Nevarte Manouélian. Nevarte veut dire "la rose" en arménien, selon Pierre Badel. D'où son nom de scène. Bien avant de se faire une place de choix dans la culture populaire, Rosy Varte avait commencé sa carrière sur les planches. Après avoir joué dans plusieurs théâtres parisiens (Comédie des Champs-Élysées, théâtre Édouard-VII, Vieux-Colombier, théâtre de l'Atelier...), elle avait fait partie du TNP de Jean Vilar, où elle avait créé Ubu roi en 1958. "Mon plus grand choc", disait-elle en 2005 dans une interview au Parisien. "Travailler avec Jean Vilar fut non seulement une école, mais un grand bonheur."

Pendant trois ans, elle fut ensuite pensionnaire de la Comédie-Française, mais, disait-elle, "ce n'était pas ma maison". Elle a terminé sa carrière théâtrale avec en 1997 La mamma d'André Roussin, au théâtre de la Madeleine. Pendant près de 40 ans, elle a aussi joué dans des dizaines de films, comme Manon (Henri-Georges Clouzot), French cancan (Jean Renoir), Peur sur la ville (Henri Verneuil), L'amour en fuite (François Truffaut), Garçon ! (Claude Sautet)... Rosy Varte a participé à d'innombrables téléfilms et feuilletons, comme Noëlle aux quatre vents. Sa dernière apparition à la télévision datait de 2007, avec le téléfilm Hubert et le chien.

"C'était une femme très féminine et très énergique à la fois" qui "aimait jouer avec ses amis", a dit Jean Rochefort sur BFMTV. Pour le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, Rosy Varte était "une actrice populaire, au sens le plus noble du terme". "Plusieurs générations de téléspectateurs auront été marquées par sa pétulance, sa drôlerie, sa générosité exceptionnelle", a-t-il dit dans un communiqué. Une messe sera dite jeudi à 10 h 15 à l'église arménienne de Paris, rue Jean-Goujon.

Commentaire (1)

  • Pat 51

    N'étant pas un perdreau de l'année, je me rappelle de sa prestation dans la "mégère apprivoisée" de Shakespeare en 1964 à la télévision, avec Bernard Noêl : un grand moment ! Inoubliable.