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En 1972, Alice Cooper emménage avec sa petite amie à New York. Star du rock, il ne tarde pas à faire, lors de soirées particulièrement festives, la connaissance des autres célébrités de la « Big Apple », dont Andy Warhol. L'entente s'avère rapidement très bonne entre les deux hommes. Le pape du pop art se rend même à l'un des concerts de son nouvel ami, pour le voir simuler une exécution sur une fausse chaise électrique similaire à celle, véritable, qu'il a utilisée comme modèle pour une sérigraphie intitulée « Little Electric Chair », déclinée en plusieurs couleurs.
C'est une version rouge de cette œuvre que la petite amie de l'époque d'Alice Cooper, Cindy Lang, propose d'acheter à Andy Warhol pour le compte de son compagnon. C'est Shep Gordon, agent du musicien à ce moment-là, qui raconte cet épisode au Guardian : « Cindy est venue me voir pour avoir 2 500 dollars pour acheter l'œuvre. À cette époque, Alice sort deux albums par an et passe le reste du temps en tournée. C'était une période très rock'n'roll, on ne faisait attention à rien. Toujours est-il qu'ensuite, Alice finit dans un asile psychiatrique à cause de ses problèmes d'alcool, puis quitte New York pour Los Angeles. »
En résumé: Alice Cooper a trouvé un Warhol roulé parmi son stock de tournée qui dormait là depuis 40 ans. https://t.co/pH4RTWi79L
— Matthieu Dugal (@MatthieuDugal) 24 juillet 2017
Oubliée dans un entrepôt
La sérigraphie d'Andy Warhol est remisée dans un entrepôt avec du matériel de tournée et y restera près de 40 ans avant que Shep Gordon ne mentionne l'œuvre dans une conversation avec une galeriste, il y a quatre ans. Celle-ci lui explique que cette série de chaises électriques a pris énormément de valeur et lui suggère de remettre la main dessus. La mère d'Alice Cooper, qui se souvient que l'œuvre a été stockée, met Gordon sur la piste d'un tube contenant la sérigraphie, qui finit par être retrouvée.
Non signée par l'artiste, cette « petite chaise électrique » ne peut cependant pas être authentifiée, la Fondation Andy Warhol ayant de toute façon arrêté depuis 2011 de certifier des œuvres supposées de l'Américain. Un spécialiste de Warhol, Richard Polsky, a cependant pu examiner la sérigraphie en question et se déclare sûr « à 100 % », qu'elle est authentique. Faute de certificat, elle ne pourra pourtant certainement pas être vendue aux enchères et restera comme la relique d'une époque où rock et art avançaient souvent côte à côte, sans se soucier du reste.