« L’imminence du danger faute de valeurs »

Bercoff dans le Lot

Homme engagé, André Bercoff ne mâche jamais ses mots

Homme engagé, André Bercoff ne mâche jamais ses mots

Journaliste, écrivain, éditorialiste (LCI, Sud Radio)…. André Bercoff de passage dans le Lot ces jours-ci nous donne sa vision de l’actualité à quelques encablures de la rentrée qui s’annonce plus que délicate sinon chaude selon lui.

L’actualité se résume en ce moment aux violences urbaines, au COVID et à une inconnue économique pour la rentrée malgré les efforts du Gouvernement qui fait office de pompier à coups de milliards. Pour André Bercoff qui s’est arrêté quelques jours en Sud Quercy: « Nous sommes à la croisée des chemins. Nous devons savoir s’il y aura en France un cap. Tout d’abord sur le plan sécuritaire où les gens ne savent plus où ils en sont ; dans quel monde ils se situent. On ne leur donne pas les pistes. Avec la crise de la santé et la crise économique qui font que la situation est explosive. Avec explosion ou implosion. La France mérite mieux que cela. Il y a un souci d’autorité en France car il est inadmissible pour une personne qui sort le soir de se faire démolir le portrait par quelqu’un qui sent une immunité totale. On ne peut plus vivre dans un régime sans sanction. Une société sans sanction ni frontière est condamnée ».

« Valeurs et liberté »

On vit une crise de repères et d’identité ou de non reconnaissance de quelque chose de fondamental : C’est quoi la France ? Est-ce que le pays compte ? Où sont les valeurs ? Ou alors on estime qu’il n’y a plus de valeur et on accepte tout… Il faut en France des valeurs de responsabilité. S’il n’y a pas de liberté sans responsabilité il n’y a pas de droits sans devoirs. Et depuis 40 ans on n’a parlé que du droit. Liberté très bien ! Mais qu’est-ce cela veut dire « sans responsabilité » ? Si on ne pose pas à un moment donné des limites, tout est permis ! Je rappelle qu’un père de famille avec ses enfants il y a trois jours s’est fait dépasser dans une queue d’attente et s’est fait tabasser après avoir fait remarquer à ses agresseurs leur manque de courtoisie… Devant le juge les jeunes ont été libérés. Dans un pays qui accepte cette impunité comment s’en sortir ? … Ensuite la Préfecture de Paris interdit les grands rassemblements, mais pour Amada Traoré c’est autorisé… Sur l’émotion… C’est inadmissible. Quand on abdique notre autorité ou les fondements de l’Etat, où est le citoyen protégé ? Car je crois en l’Etat et il est temps qu’il soit plus fort. Nous sommes dans L’imminence du danger faute de valeurs »

Quid de la rentrée sociale ?

« Ce qui m’inquiète, c’est d’avoir un véritable désespoir avec du chômage et des gens fatigués se prenant en main pour faire de l’autodéfense. Chose que je ne souhaite pas et que je n’exclue pas. Le gâteau existait, mais à partir du moment où il n’y a plus de morceaux dans cette insécurité il peut y avoir des affrontements forts. Nous sommes à un tournant. Sans cahier de charges contraignant avec des lois appliquées avec une mise au pas de juges ; mais il est clair que les Français le demandent car dans les territoires perdus par la république, que fait-on ? Nous assistons à des agressions d’édiles toutes les semaines en toute impunité. Ce n’est pas normal. Nous sommes à la croisée des chemins : ou on s’enfonce soit on est dans un Etat structuré avec lois et ordre et tolérance zéro. J’ai vu à New York comment la ville s’est transformée avec Juliani. La culture de l’excuse ne peut plus se poursuivre… Ensuite, soyons des citoyens responsables. Rebâtissons les responsabilités à tous niveaux, et faisons plus de référendums sur la sécurité par exemple. Le peuple Français se sent parfois abandonné. Les gens n’en peuvent plus. Ici dans le Lot vous êtes protégés, mais combien de temps encore ? Par rapport à l’islamisme encore, nous sommes prévenus mais la France fait l’Autruche… » Vous pouvez poursuivre la discussion avec André Bercoff sur Sud Radio dès la fin août de 12h à 14h ou le suivre sur LCI avec David Pujadas. Faut-il se résoudre à une forme d’impuissance du Gouvernement en somme ? That is the question…

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