Christian Estrosi quitte Les Républicains

Dans une interview accordée au Figaro, le maire de Nice annonce sa décision de quitter le parti d’opposition, après des jours de confusion liées aux élections régionales en région PACA.

Le maire de Nice Christian Estrosi a décidé de quitter le parti Les Républicains. AFP/VALERY HACHE
Le maire de Nice Christian Estrosi a décidé de quitter le parti Les Républicains. AFP/VALERY HACHE

    C’est décidé. Après son complice Hubert Falco, maire de Toulon, Christian Estrosi décide à son tour de quitter le parti Les Républicains (LR). Le maire de Nice en a fait l’annonce ce jeudi après-midi dans une interview accordée à nos confrères du Figaro. « Je m’en vais de LR », confirme l’ancien ministre, qui dit attendre une clarification de la ligne du parti de droite. « Les Républicains doivent, de mon point de vue, dire clairement qu’en toutes circonstances, et dans toutes les élections, ils feront barrage à l’extrême droite avant toute chose », explique-t-il.

    « J’ai donc désormais le même statut que Xavier Bertrand et Valérie Pécresse, sans forcément partager les mêmes analyses, poursuit-il, évoquant une décision pénible. Ils ont démissionné avant moi, on ne leur oppose pas de haine. Je demande le même respect. » Cette demande de clarification fait évidemment suite à la dramaturgie qui émaille la campagne des élections en région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Et au vrai faux accord électoral entre La République en Marche et le président sortant de la région, le LR Renaud Muselier, dont Christian Estrosi est proche.

    « Ce qui est malfaisant c’est de pactiser avec nos ennemis »

    Après moult rebondissements et un un comité stratégique épique, le candidat Muselier avait finalement affirmé qu’il n’existait pas d’accord avec le parti de la majorité, regagnant dans le même temps le soutien de son propre parti. « Avec Renaud Muselier, Hubert Falco, Martine Vassal et la plupart des élus locaux de notre territoire, nous avons reconduit le principe d’un large rassemblement, insiste aujourd’hui Christian Estrosi. Il s’agit d’une élection locale et non d’une élection nationale. Renaud Muselier est notre candidat naturel. »



    Le maire de Nice déplore la manière avec laquelle l’annonce d’une liste de rassemblement a été accueillie au sein des Républicains. « Vous rendez-vous compte des mots utilisés à mon égard et à l’égard d’Hubert Falco ? « Malfaisants ». Ce qui est malfaisant c’est de ne rêver que d’entre soi. Ce qui est malfaisant c’est de regarder quiconque hors de nos murs comme un ennemi ! Ce qui est malfaisant, c’est de pactiser avec nos ennemis de l’extrême droite », lâche-t-il, sans citer nommément les principaux intéressés.

    Sauf un : le député des Alpes-Maritimes Eric Ciotti. « Je constate, qu’à l’heure où la direction du parti nous faisait procès, un journal apportait les preuves qu’Éric Ciotti a négocié à son avantage un accord secret avec le RN lors des dernières législatives ». Christian Estrosi, qui y voit un « viol caractérisé des principes fondamentaux érigés par Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et une majorité des élus républicains », déplore qu’aucune « enquête » ni procédure n’ait été lancée à son encontre. Révélation du Canard enchaîné que le député dément formellement. Pour la suite, Christian Estrosi défend la nécessité de reconstituer « une grande formation politique moderne pour rassembler les gens de droite et du centre ».