Paris : les migrants évacuent le parvis de l’Hôtel de Ville

Les 320 personnes qui ont dormi sous des tentes dans la nuit de jeudi à vendredi, ont été provisoirement relogées par la Ville et la préfecture de région

Parvis de l'hôtel de ville (IVe). Les familles, soit 270 personnes, ont été mises à l’abri dans 2 gymnases de la Ville: Fragonard (XVIIe) et Hautpoul (XIXe). LP/Philippe Baverel
Parvis de l'hôtel de ville (IVe). Les familles, soit 270 personnes, ont été mises à l’abri dans 2 gymnases de la Ville: Fragonard (XVIIe) et Hautpoul (XIXe). LP/Philippe Baverel

    Les 320 migrants installés sous 250 tentes qui campaient sur le parvis de l’Hôtel de ville (IVe) depuis jeudi soir, ont été évacués en fin d’après-midi ce vendredi. Les familles, soit 270 personnes, ont été mises à l’abri dans 2 gymnases de la Ville : Fragonard (XVIIe) et Hautpoul (XIXe). Quant à la cinquantaine de jeunes majeurs isolés, ils ont pris la direction de la Villette (XIXe) où la salle de concerts Event Center a été réquisitionnée par la préfecture de la région Ile-de-France.

    Une solution provisoire

    « La solution proposée aux familles reste provisoire. Nous nous assurerons que personne ne sera remis à la rue », annonce Nikolaï Posner, coordinateur d’Utopia 56, association à l’origine de l’occupation du parvis de l’Hôtel de ville qui lutte pour « un changement structurel de l’accueil des personnes exilées en France ». Depuis plusieurs semaines, cette association distribue des tentes à des dizaines de familles à la rue (dont beaucoup de femmes seules ou avec enfants, venus d’Afrique subsaharienne notamment) qui se retrouvent à dormir sous les ponts à la périphérie de Paris parce que le 115 (Samu social) est saturé.

    Adjoint à la maire de Paris chargé du logement et de l’hébergement d’urgence, Ian Brossat (PCF) déclare : « Nous demandons à l’Etat de trouver des solutions pour les personnes qui sont dans les gymnases d’ici à lundi au plus tard. Une fois de plus, la municipalité prend ses responsabilités et va au-delà de ses compétences. Il faut que l’Etat fasse son travail de son côté », ajoutant que « personne ne peut accepter que des immeubles restent vides quand des gens dorment dehors ».

    D’après les services de la Ville qui ont recensé les personnes présentes sur le parvis ce vendredi matin, il y avait 142 familles avec enfants, 68 personnes en couple sans enfant, 45 femmes isolées, « 63 jeunes évalués majeurs » et « 2 supposés mineurs » qui ont été orientés vers les dispositifs de l’Aide sociale à l’enfance (ASE).