Bilan stabilisé, personne recherchée : ce que l’on sait après l’explosion dans le Ve arrondissement de Paris

Un immeuble s’est effondré après une explosion rue Saint-Jacques, dans le Ve arrondissement de Paris. Plusieurs dizaines de blessés sont à déplorer, le pronostic vital est engagé pour quatre d’entre eux. Le premier adjoint au maire de Paris, Emmanuel Grégoire, a annoncé que les personnes recherchées dans les décombres avaient été retrouvées et identifiées parmi les blessés.

    Une explosion a eu lieu mercredi après-midi rue Saint-Jacques, dans le Ve arrondissement de Paris. Le secteur est bouclé par un important dispositif de sécurité. De nombreux policiers, pompiers et médecins sont mobilisés. La maire de Paris Anne Hidalgo s’est rendue sur place et a déclenché la cellule de crise de la Ville.

    Où a eu lieu l’explosion ?

    C’est un immeuble de trois étages, qui jouxte le Val-de-Grâce, situé au 277, rue Saint-Jacques qui a explosé à 16h55 ce mercredi. Le bâtiment accueille notamment la Paris American Academy. Plusieurs témoins décrivent un bruit « assourdissant » et « une boule de feu ». Toutes les vitres des bâtiments annexes ont explosé.

    L’incendie est « circonscrit », a affirmé le préfet de police de Paris Laurent Nuñez à 18h30 devant la presse, ce qui signifie qu’il ne peut plus s’étendre. Il précise que les bâtiments limitrophes ont été sérieusement endommagés. Les habitants des immeubles voisins ont été évacués.

    Une vingtaine de familles vivant dans le quartier doivent être relogées ce soir. La mairie du Ve arrondissement et les bailleurs sociaux se chargent de leur trouver un toit pour la nuit de mercredi à jeudi.

    Quel bilan provisoire ?

    À 21h45 mercredi, quatre personnes étaient en urgence absolue et trente-trois en urgence relative, selon un bilan transmis par Gérald Darmanin venu sur place. Ce jeudi matin, un nouveau bilan fait état d’une cinquantaine de blessés (parmi lesquels des personnes choquées psychologiquement), dont six victimes sont toujours en urgence absolue. Un peu plus tôt, le ministre de la Santé, François Braun, avait précisé sur BFMTV que deux des blessés graves dont le pronostic vital était engagé la veille l’étaient encore ce jeudi matin.



    Dans un premier temps, l’élu de la mairie de Paris Emmanuel Grégoire a assuré ce jeudi matin que les deux personnes disparues avaient été retrouvées et identifiées parmi les blessés et que les recherches étaient donc interrompues. Mais selon la préfecture de police, une personne manque toujours à l’appel. Les fouilles des décombres ont donc repris ce jeudi matin vers 8 heures sous la direction de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris.

    Quelle est l’origine de l’explosion ?

    « Des détonations ont été entendues, sans que rien ne permette pour le moment de déterminer l’origine du sinistre », affirme le parquet de Paris mercredi en fin d’après-midi. Selon une source proche de l’enquête, l’hypothèse privilégiée à ce stade est qu’une fuite de gaz soit à l’origine de l’explosion.

    « Il n’y a eu aucune alerte précédant cette explosion. Nous ne connaissons pas son origine », a affirmé dans la soirée Gérald Darmanin.



    Une enquête pour blessures involontaires entraînant plus de trois mois d’incapacité de travail par violation d’une obligation de prudence ou de sécurité a été ouverte et confiée à la direction régionale de la police judiciaire (DRPJ).

    Que disent les témoins ?

    « J’étais devant le Val-de-Grâce. J’ai entendu un énorme bruit, j’ai tourné la tête et vu une boule de feu de 20 ou 30 mètres de haut. Je suis parti en courant », raconte Quentin, témoin de l’explosion. « Et le bâtiment s’est effondré dans un bruit énorme. J’ai senti une odeur de gaz mais j’ai mis plusieurs minutes à reprendre mes esprits », confie l’étudiant.

    « J’étais en train d’installer la scène dehors pour la fête de la musique. J’ai senti une odeur de gaz pendant 10, 15 secondes et ça a pété », raconte Loris, qui travaille dans un bar à proximité du lieu de l’explosion. « J’ai ressenti un gros souffle, comme une onde de choc. Tout a tremblé. Les vitres ont explosé, les bouches d’égout se sont soulevées », confie le jeune homme de 20 ans.

    « J’ai cru à un attentat », raconte une salariée de l’enseignement catholique dont le siège est tout proche du lieu du sinistre. « On a entendu une énorme explosion qui a duré très longtemps, qu’on a ressenti dans notre corps presque comme un film », confie-t-elle.

    Maïa, 13 ans, était à son cours de karaté au moment de l’explosion. « On a entendu un boum très fort. Le prof nous a demandé de quitter les lieux. Il y avait un peu de panique mais l’évacuation s’est bien passée. En sortant on a vu les flammes qui montaient très haut, de l’ordre d’une dizaine de mètres. Je ne réalise pas encore totalement ce qui s’est passé », raconte la jeune fille.

    Quelles réactions ?

    Au détour d’un concert à l’Élysée pour la Fête de la musique, Emmanuel Macron a tenu à avoir « une pensée pour celles et ceux qui ont été blessés par une explosion à Paris et leurs familles ». « Je veux avoir un mot pour toutes les victimes, les familles, qui vivent dans l’angoisse et la difficulté au moment où le bilan n’est pas stabilisé », a-t-il dit lors d’une prise de parole.

    La maire de Paris, Anne Hidalgo, a également rapidement assuré que ses pensées allaient « d’abord aux victimes et à leurs proches » avant d’annoncer la mise en place d’une cellule de crise. Outre son « soutien », Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France, a tenu à remercier les « forces de secours mobilisées pour retrouver d’éventuelles victimes dans les décombres et sécuriser le périmètre ».

    « Mes premières pensées vont aux personnes touchées et à leurs proches », a réagi de son côté la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, alors que les élus étaient encore dans l’hémicycle au moment de l’explosion.

    Et la suite ?

    40 personnes ont été prises en charge par la cellule d’urgence médico-psychologique ouverte par Paris. Dix personnes ont demandé à être relogées pour la nuit de mercredi à jeudi, et pourront rester dans le logement qui leur a été trouvé « pour les nuits prochaines », assure la municipalité dans un communiqué. Les crèches des alentours ont pu rouvrir jeudi matin.