Paris : les locataires de la cité privé de salle de réunion

 Rue Joseph-Python (XXe). Kader Aissaoui et quelques-uns de ses voisins se réunissent dans la rue devant le local dont l’accès leur est désormais interdit.
Rue Joseph-Python (XXe). Kader Aissaoui et quelques-uns de ses voisins se réunissent dans la rue devant le local dont l’accès leur est désormais interdit. LP/B.H.

    Leur réunion s'est déroulée dans la rue. Les membres du comité DAL (Droit au logement) des locataires de Python-Duvernois, créé en janvier dernier dans cette cité de la porte de Bagnolet (XXe), n'ont plus accès à la salle commune qui était mise à leur disposition par la RIVP, bailleur social gestionnaire de l'ensemble immobilier.

    « On avait prévu de se retrouver tous les mercredis, pour faire le point sur les problèmes du quartier », explique Kader Aissaoui, l'animateur du comité DAL local, mis en place pour pallier l'absence de vraie association de locataires dans cette cité de plus de 2000 habitants. « Nous avons pu nous installer à plusieurs reprises dans le local situé au rez-de-chaussée de l'immeuble de la rue Joseph-Python », rappelle-t-il en s'étonnant que cette autorisation ait été subitement supprimée fin avril.

    Officiellement, le comité des locataires aurait été prié de ne plus utiliser la salle commune pour des questions d'absence d'assurance. « Le DAL dont nous dépendons ne nous a pas remis l'attestation d'assurance que nous aurions dû présenter à la RIVP », reconnaît l'animateur du collectif qui soupçonne une raison moins « officielle » à ce retrait de la salle de réunion.

    « Il pourrait s'agir d'une mesure de rétorsion liée à nos alertes sur les problèmes d'infestations de souris dans tous les appartements du quartier (voir notre édition du 24 avril). C'est dommage. On veut être dans une démarche constructive avec le bailleur », insiste Kader Aissaoui.

    Le comité des locataires, qui revendique une petite centaine d'adhérents, n'a pas l'intention de jeter l'éponge pour autant. L'organisme « informel » pourrait se transformer en association, avec statuts… et assurance, et réintégrer le local ouvert aux associations du quartier. « En attendant, on va continuer à se réunir tous les mercredis, dans la rue. C'est important pour la vie du quartier. Mais aussi pour les séniors de la cité qu'on essaie de sortir de leur isolement », conclut l'animateur du collectif DAL.