Paris : 320 migrants campent sur le parvis de l’Hôtel de ville

L’association d’aide aux exilés Utopia 56 demande à la préfecture de région « des solutions d’hébergement dignes et pérennes »

Parvis de l'Hôtel de ville (IVe), vendredi matin. «Les personnes sans-abri resteront place de l’Hôtel de ville tant qu’aucune solution d’hébergement ne sera mise en place», prévient l'association Utopia. /Philippe Baverel
Parvis de l'Hôtel de ville (IVe), vendredi matin. «Les personnes sans-abri resteront place de l’Hôtel de ville tant qu’aucune solution d’hébergement ne sera mise en place», prévient l'association Utopia. /Philippe Baverel

    Née en Erythrée il y a 22 ans, Mahari est arrivée à Paris en 2017, au terme d’un périple de 7 mois. Depuis, elle a obtenu le statut de réfugiée mais pas de logement. Cette nuit, cette jeune femme qui attend un heureux événement pour juillet, a dormi sur le parvis de l’Hôtel de ville (IVe).

    Comme elle, depuis jeudi soir 20 heures, 320 personnes sont installées sous environ 250 tentes devant la mairie de Paris. Femmes seules ou avec enfants, familles, dont beaucoup de migrants venus d’Afrique subsaharienne… Demandeurs d’asile, certains ont un titre de séjour mais pas de toit.

    « Depuis deux semaines, notre réseau d’hébergement solidaire est saturé, comme le 115. Chaque jour, nous distribuons des tentes à des dizaines de familles à la rue qui dorment sous les ponts à la périphérie de Paris. Nous avons alerté la préfecture de la région (NDLR : l’Etat) mais on n’a eu aucune réponse. Aujourd’hui, nous demandons à la mairie de Paris de faire pression sur l’Etat pour trouver des solutions d’hébergement dignes et pérennes et pour changer cette politique de non-accueil des personnes exilées », déclare Nikolaï Posner, coordinateur d’Utopia 56, association d’aide aux exilés créée en 2015.

    « Nous cherchons des solutions d’hébergement »

    Dans un communiqué, l’association prévient : « Les personnes sans-abri présentes, comme les équipes d’Utopia 56, resteront place de l’Hôtel de ville tant qu’aucune solution d’hébergement ne sera mise en place ».

    Adjoint à la maire de Paris chargé du logement et de l’hébergement d’urgence, Ian Brossat (PC) nous annonce : « Depuis ce matin, un diagnostic social a été dressé par les services de la Ville. Nous avons compté 320 personnes parmi lesquelles il y a 142 familles avec enfants, 68 personnes en couple sans enfant, 45 femmes isolées, 63 jeunes évalués majeurs et 2 supposés mineurs qui ont été orientés vers les dispositifs de l’Aide sociale à l’enfance (ASE). Parallèlement, nous travaillons avec les services de l’Etat pour trouver des solutions d’hébergement pour tous d’ici à ce soir ».

    Sollicitée en fin de matinée, la préfecture de région n’était pas en mesure de répondre.