L’Ordre de Malte lance sa maraude médicale pour proposer des soins aux sans-abri de Paris

A bord de ses véhicules, un médecin et une infirmière. L’opération a débuté mercredi soir.

Depuis mercredi soir, l'ambulance de l'Ordre de Malte vient à la rencontre des sans-abri. / LP/C.C.
Depuis mercredi soir, l'ambulance de l'Ordre de Malte vient à la rencontre des sans-abri. / LP/C.C.

    L’Ordre de Malte veut « renforcer ses actions sur le terrain ». Et entend venir en aide aux personnes précaires, à la rue, plus nombreuses, plus en détresse avec la crise sanitaire. Pas de campagne de vaccination en vue mais des soins « lambda » et une présence. L’organisme sillonne désormais les rues de Paris pour proposer aux plus fragiles des consultations médicales (gratuites) et des soins infirmiers.

    Mercredi soir, ses médecins et infirmiers, tous bénévoles, ont inauguré leur nouvelle maraude médicale et leur « antenne sanitaire mobile », une ambulance sans gyrophare.

    « Les inciter à se soigner »

    Cet organisme historique (1927), reconnu d’utilité publique, basé rue des Volontaires (XVe), constitué de quelque 2000 salariés et 12 000 bénévoles, est catholique. Leur nouvelle ambulance, précise l’un de ses cadres, « a été bénite par monseigneur Aupetit », archevêque de Paris.

    Ciré jaune fluo estampillé Ordre de Malte, Claire Monnet, jeune médecin rattachée à un hôpital public dans un service de pneumologie, s’apprête à partir. Cela fait un an et demi que la jeune femme, enceinte, fait bénévolement des maraudes. « L’idée, c’est d’aller vers les personnes précaires et invisibles, de les inciter à se soigner. Parfois, ajoute-t-elle, on bosse avec un sentiment d’impuissance, de révolte et une certaine tristesse. »

    Des sans-abri âgés entre 30 et 60 ans

    Port de Javel (XVe), où est amarrée la péniche Le Fleuron Saint-Jean de l’Ordre de Malte, l’ambulance s’arrête. Trois hommes en sortent. « Mon pied me fait mal », précise l’un d’eux, la quarantaine, le pied enflé et abîmé. Le médecin homme le soigne. « Les pieds, presque un geste biblique ! »

    « Beaucoup des soins, détaille Claire Monnet, sont des soins aux pieds. Il y a aussi les problèmes d’addiction à l’alcool et aux stupéfiants, des problèmes de galle… » Dans la rue, les sans-abri ont en moyenne 30 à 60 ans. Ils viennent principalement d’Afrique, du Maghreb, des pays de l’Est et du Moyen Orient. Avenue Kléber (XVIe), dans les « beaux quartiers », deux sans logis, la bouteille de vodka à la main, en bas du Monoprix, accueillent avec le sourire l’ambulance et le médecin.