États-Unis : Biden nomme Caroline Kennedy, la fille du président assassiné, ambassadrice en d’Australie

Alors que près de 1 500 nouveaux documents d’enquête, du FBI et de la CIA, sur la mort de son père ont été déclassifiés, la dernière fille vivante de John F. Kennedy aura un rôle prépondérant à Canberra.

Archives. Avant d'occuper ce nouveau poste a responsabilité, Caroline Kennedy, avait déjà été ambassadrice américaine au Japon. U.S. Navy/ Samuel Lee Pederson/ REUTERS.
Archives. Avant d'occuper ce nouveau poste a responsabilité, Caroline Kennedy, avait déjà été ambassadrice américaine au Japon. U.S. Navy/ Samuel Lee Pederson/ REUTERS.

    C’est une nomination qui ne passe pas inaperçue. Le président américain Joe Biden a choisi Caroline Kennedy, dernier enfant encore en vie du président assassiné John F. Kennedy, comme ambassadrice des États-Unis en Australie, a annoncé la Maison Blanche dans un communiqué mercredi. Cette ancienne ambassadrice américaine au Japon sous la présidence de Barack Obama doit encore voir sa nomination confirmée par le Sénat.

    Longtemps pressentie, l’annonce intervient près d’un an après le début de la présidence de Joe Biden, alors que les sénateurs républicains retardent la plupart des confirmations aux postes diplomatiques clés. À Canberra, elle aura pour tâche de renforcer le front commun entre les États-Unis et l’Australie sur fond de tensions avec la Chine dans l’Indo-Pacifique.

    Âgée de 64 ans, Caroline Kennedy est le seul enfant encore vivant de « JFK » et de Jackie Kennedy. En 1999, son frère John Kennedy Junior a perdu la vie lors du crash en mer du petit avion qu’il pilotait. Une mort tragique - comme tant de membres du clan -, au point de parler de malédiction des Kennedy.



    L’ambassadrice apparaît dans une photo restée célèbre où, encore enfant, elle s’était cachée sous le mythique Resolute Desk à la Maison Blanche, lors de la présidence de son père.

    Elle a résisté pendant plusieurs décennies aux appels au sein du parti démocrate qui voulait la voir se lancer en politique, préférant une vie tournée vers l’écriture. Puis Caroline Kennedy est revenue sur le devant de la scène lors de la campagne présidentielle de 2008, comme fervent soutien du candidat Barack Obama, décrivant ce dernier comme une personne inspirante qui lui rappelait son père.

    Des documents d’enquête sur l’assassinat de son père déclassifiés

    Le gouvernement américain a aussi, ce mercredi, rendu public des milliers de documents du FBI et de la CIA en lien avec l’assassinat de John F. Kennedy en 1963, qui continue à alimenter les théories du complot malgré la conclusion officielle selon laquelle le président a été tué par Lee Harvey Oswald.

    Les rapports déclassifiés montrent que les enquêteurs ont multiplié les pistes, des services de renseignement soviétiques à des groupes communistes en Afrique en passant par la mafia italienne, pour déterminer si Oswald avait bénéficié de complicités dans ce meurtre commis le 22 novembre 1963 à Dallas, au Texas, et qui avait provoqué un choc dans le monde entier.

    Ils montrent notamment que les États-Unis ont intensifié leurs activités d’espionnage et d’influence sur le régime cubain de Fidel Castro, avec qui Oswald avait eu des contacts et que le gouvernement de Kennedy voulait renverser. Les 1 491 documents ont été diffusés sur le site des Archives nationales, qui contient déjà des dizaines de milliers de dossiers liés à la mort de Kennedy et à l’enquête qui a suivi.



    L’assassinat a donné lieu à de nombreuses théories complotistes, alimentées par des centaines de livres et de films comme celui d’Oliver Stone « JFK » (1991). Elles réfutent les conclusions de la commission d’enquête dite « commission Warren » qui avait déterminé en 1964 que Lee Harvey Oswald, un ancien commando marine ayant vécu en Union soviétique, avait agi seul dans l’assassinat du président Kennedy.

    La Maison Blanche est désormais sous pression de rendre publics les autres documents avant le 15 décembre 2022, sauf si elle a des raisons de les conserver au secret. Philip Shenon, spécialiste de l’assassinat de Kennedy, a estimé mercredi dans le magazine Politico que certains documents ne seraient jamais publiés pour des raisons de sécurité, et que cela continuerait à alimenter les thèses complotistes. Selon lui, 15 000 documents restent au secret, la plupart émanant de la CIA et du FBI.