Avec Jean Rolin, une odyssée de banlieue entre ville et campagne : «J’ignorais qu’il y avait tant de vergers autour de Paris»
Pour son dernier livre, «La Traversée de Bondoufle», l’écrivain a arpenté des secteurs de petite et grande couronne où la faune sauvage, les espaces naturels et agricoles se frayent encore une place entre les cités et les zones pavillonnaires.
« Car à vrai dire, en cette chaude journée parmi les premières du mois de septembre, il n’y a guère que moi à traîner sans raison dans les parages. » Ces quelques lignes en 4e de couverture résument bien « La Traversée de Bondoufle ». Dans son dernier livre, paru en cette rentrée littéraire aux éditions P.O.L, Jean Rolin, 73 ans, a repris ses chaussures de marche et son passe Navigo pour arpenter la région parisienne, deux ans après son précédent roman, « Le Pont de Bezons ». De la Seine-Saint-Denis à la Seine-et-Marne en passant par l’Essonne, les Yvelines, le Val-d’Oise et un peu le Val-de-Marne, le journaliste et écrivain s’est mis en quête de trouver « la limite entre ville et campagne ».
« Cette idée me tient à cœur depuis longtemps, confie Jean Rolin dans un café du IIIe arrondissement, son quartier à Paris. J’arpente la région parisienne depuis plusieurs années. Je cherche à repérer et à décrire la limite arbitraire entre la ville et la campagne. Autant le faire autour de Paris puisque j’y habite. À chaque fois que je prends le Transilien ou le RER, je suis frappé par les paysages : un ensemble de pavillons ou d’immeubles et tout d’un coup un champ ou une enclave rurale. La limite est parfois nette, parfois elle est très floue. »