Qui est Camille Étienne, la très médiatique chantre de l’écologie radicale ?

Cette activiste écologiste prône la radicalité sur les plateaux télé et radio à l’heure de ce qu’elle nomme « un naufrage » écologique.

Camille Etienne, activiste écologiste, sur le plateau de Quotidien. Capture Quotidien.
Camille Etienne, activiste écologiste, sur le plateau de Quotidien. Capture Quotidien.

    Elle a été la star des médias jeudi, de la matinale de France Inter au plateau de « Quotidien ». Camille Étienne, jeune diplômée de Sciences-po, sort ce vendredi un livre intitulé « Pour un soulèvement écologique. Dépasser notre impuissance collective » (Seuil). Des tribunes de choix pour cette activiste écologiste radicale, alors que la période prête à l’anxiété climatique.

    À la télévision, on appelle ce genre de personnage un bon client. Il faut dire que la Savoyarde a le sens de la formule et sait parler à un public jeune, très concerné par la crise climatique. Dans cette séquence de l’émission présentée par Yann Barthès, déjà vue plus de 256 000 fois, elle fait de la démission du gouvernement Borne une des trois urgences « écologiques » du moment. Hilarité assurée en plateau.

    De la montagne à Sciences-po

    Mais quel est son parcours ? La jeune femme de 24 ans relate dans son ouvrage son enfance sportive de skieuse à Peisey-Nancroix, une station hivernale de Savoie, jusqu’à son arrivée rue Saint-Guillaume à Paris sur les bancs de Sciences-po, où elle s’est forgé une culture politique et militante. Diplômée, elle rembourse encore un prêt étudiant et vit de conférences, de ses livres et de cachets artistiques – elle lit des textes de George Sand au théâtre, révèle l’Obs.

    Depuis quelques mois, elle a été happée par le cirque médiatique. Son livre est aussi l’occasion de raconter ses déconvenues face à un système qui peut facilement vous faire glisser vers des sujets non maîtrisés. « Je me suis fait un peu avoir, car on me disait si vous ne venez pas on ne parlera pas d’écologie, c’est ma corde sensible », témoigne-t-elle ainsi dans Le Monde. Devenue l’incarnation d’une certaine idée de l’écologie, elle a rapidement été l’objet de commentaires cruels venus de son propre camp. Une expérience mal vécue.

    « Aujourd’hui, je travaille différemment. J’impose les sujets dont je veux parler, les fonds marins, le projet Eacop en Ouganda, les violences commises contre les militants pour le climat, etc. Au début on me déprogrammait et puis, petit à petit, cela commence à marcher », assure-t-elle dans son interview chez nos confrères.

    Avant cela, Camille Étienne s’était fait connaître grâce à une vidéo mêlant militantisme et performance artistique devenue virale et intitulée « Réveillons-nous ! ». « Nous sommes la première génération à vivre les conséquences du réchauffement climatique, et la dernière à pouvoir y faire quelque chose », scandait-elle dans ses montagnes, dans une performance d’actrice en version caméra subjective. « Il est temps de débrancher des écrans et de rallumer les cerveaux », déclamait-elle. Une notoriété nouvelle qu’elle a mise à profit pour porter la bonne parole. « Chacun doit oser se poser la question du sens que l’on donne à sa vie et essayer de mettre cette énergie au service d’un monde plus beau », déclarait-elle ainsi au Parisien en 2020.

    Apôtre de la désobéissance civile

    Dans son discours médiatique plus récent, la jeune femme, décrite comme « une influenceuse du climat », se fait l’apôtre d’une radicalité devenue « nécessaire ». « On vit un naufrage, on a besoin d’une autre manière de faire société », s’explique-t-elle encore auprès du Monde. « On a tout aussi besoin des gens qui vont péter la porte du capitaine et reprendre le gouvernail que de tous ceux qui sont déjà partis sur les canots de sauvetage ».

    Cette activiste proclamée soutient donc logiquement des actions de désobéissance civile. Le 26 mai, elle fera ainsi partie des militants écologistes bien décidés à bloquer l’assemblée générale de TotalEnergies à Paris. Des actes qui correspondent à un discours radical qui cible autant l’inaction gouvernementale que les grands de ce monde. « Pendant que 63 milliardaires français émettent autant de gaz à effet de serre que 50 % de la population française, on demande aux gens de faire des écogestes. Pour moi, c’est un combat à contre-courant de l’urgence climatique et sociale », estime-t-elle encore. Aucun doute, Camille Étienne a le sens de la formule. Et un avenir en politique ?