Décès d’Yves Rénier : «C’était une des personnes les plus importantes de ma vie», confie Mathilde Seigner

Les réactions de personnalités du cinéma et de la télévision se multiplient après la mort du réalisateur et célèbre interprète de «Commissaire Moulin».

Yves Rénier et Mathilde Seigner (ici en 2015) ont travaillé plusieurs fois ensemble, notamment pour les téléfilms «Médecin-chef à la Santé» et «Le Temps est assassin».  ABACAPRESS/Pascal Baril
Yves Rénier et Mathilde Seigner (ici en 2015) ont travaillé plusieurs fois ensemble, notamment pour les téléfilms «Médecin-chef à la Santé» et «Le Temps est assassin». ABACAPRESS/Pascal Baril

    « On se connaissait depuis vingt-cinq ans. Je ne me rappelle même plus comment on s’est rencontré, sûrement avec le clan Hallyday, il faisait partie de la bande de Johnny », se souvient Mathilde Seigner, qui a joué pour Yves Rénier, décédé ce samedi, dans « Médecin-chef à la Santé ». « Yves, c’était comme quelqu’un de ma famille. Mon père est mort il y a neuf mois au même âge. Yves adorait mon père, donc la première chose que j’ai dite ce matin quand j’ai appris, c’est : il a rejoint papa. C’était une des personnes les plus importantes de ma vie. »

    « Yves et moi, c’est une histoire un peu particulière, reprend l’actrice. On était amis depuis des années, on avait toute une bande de potes, on faisait des dîners, on partait en vacances ensemble, on était très liés et un jour il m’a dit, j’ai envie de te faire tourner. Il a eu cette idée de Médecin-chef à la Santé il y a des années (NDLR : en 2012). Il y avait des chaînes à l’époque comme France Télévisions, qui étaient réticentes à ce que ce soit lui le réalisateur, parce qu’il n’avait pas l’image d’un talent de metteur en scène. J’avais dit que je ne le ferai pas si ce n’était pas lui, et une semaine après ils ont dit oui. Ensuite, ils ne juraient que par lui. »

    « C’était un très grand cinéphile, assure Philippe Torreton, qu’Yves Rénier a dirigé dans le récent « La Traque ». « Dans toutes ses maisons, il avait des salles de cinéma incroyablement confortables, magnifiques, de haute technologie et il voyait trois-quatre films par jour. C’était un dévoreur de films. Je pense qu’il aurait aimé faire plus de cinéma. » Torreton assure qu’Yves Rénier avait par ailleurs une passion méconnue : « C’était un aquariophile réputé, il avait des aquariums chez lui qui ont été plusieurs fois dans les revues spécialisées d’aquariophilie. Il était un passionné de la mer, des poissons, pas un pêcheur du tout, mais un contemplateur de la nature. Dès qu’il avait quelques jours de congés, entre deux tournages, il allait plonger un peu partout sur la planète admirer les récifs coralliens. »

    « Un homme fondamentalement bon, tendre et bienveillant »

    Pour Anne Viau, directrice artistique de la fiction française chez TF1, chaîne pour laquelle l’artiste a beaucoup travaillé, « Yves était une figure emblématique de TF1, un de ses visages les plus populaires avec le commissaire Moulin qu’il a incarné pendant plus de 25 ans, mais aussi avec ses rôles dans Dolmen ou encore Le Temps est assassin. Yves était aussi un réalisateur brillant, dont les films engagés ont marqué, comme Jacqueline Sauvage, c’était lui ou moi ou plus récemment la Traque. Sa forte personnalité, son appétit de vivre et son sens de l’humour vont nous manquer. »

    Pour Ingrid Chauvin, Yves Rénier a été « un père de fiction dans Dolmen en 2005, puis un amant dans la comédie Le Monsieur d’en face, en 2006. » « Je me souviens de la toute jeune actrice que j’étais quand je l’ai rencontré la première fois, pour le tournage de Dolmen. J’étais très impressionnée par cet homme qui en imposait beaucoup, décrit la comédienne de « Demain nous appartient ». Sous cette carapace qu’on voulait bien lui donner, c’était un homme fondamentalement bon, tendre et extrêmement bienveillant à mon égard. »

    « Il a été aussi le premier, en dehors de la famille, à rencontrer mon fils Tom en juin 2016. Il était présent à l’hôpital américain et le hasard a fait qu’il est venu le voir. C’est un moment que l’on n’oublie pas, parce que c’était pour moi un jour assez extraordinaire. Il l’a rencontré à un jour de vie et je n’oublierai jamais ce moment. »