Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Polémique autour de la place Michel-Debré

L'affaire irrite les habitants et les commerçants de la place, située dans le 6e arrondissement, à un endroit chic et branché.

Par Béatrice Gurrey

Publié le 10 juillet 2006 à 15h44, modifié le 10 juillet 2006 à 15h44

Temps de Lecture 2 min.

C'était, au XVe siècle, un "immense cloaque",qui fut ensuite baptisé carrefour Croix-Rouge en 1514, quand l'abbé de Saint-Germain-des-Prés y fit transporter une croix peinte en rouge (Dictionnaire historique des rues de Paris,Editions de Minuit). Depuis dimanche 9 juillet, c'est la place Michel-Debré, inaugurée en fin de matinée par Jacques Chirac, en présence de la famille Debré et de plusieurs élus.

L'affaire irrite les habitants et les commerçants de la place, située dans le 6e arrondissement, à un endroit chic et branché. "Nous ne sommes d'accord ni sur le fond ni sur la forme. On nous a prévenus la semaine dernière", proteste Gilles Duault, qui loge au n° 2. Nicolas Goraguer, son voisin, s'est plaint au maire du 6e, Jean-Pierre Lecoq (UMP) : "Il m'a renvoyé sur Delanoë, je ne vois pas le rapport."

Furieuses de devoir changer tous leurs papiers et de ne pas avoir été consultées, les deux familles avaient préparé quelques banderoles. Elles les ont courtoisement rangées avant la venue du président. "C'est une inauguration pour faire plaisir à quelques-uns et un échange de bons procédés après le baptême de la place Ben-Barka à Saint-Germain", assurent-ils néanmoins en choeur.

Les habitants du quartier disent avoir eu la puce à l'oreille lorsqu'ils n'ont pas reçu leur déclaration d'impôts. Elle avait été envoyée, avant l'heure, place Michel-Debré. Samedi, l'une des plaques, avec vue directe sur l'arrière de la statue de centaure de César, était déjà posée et dévoilée. Il faut dire que la décision, votée en Conseil de Paris, date de septembre 2005.

La cérémonie, très classique, est allée sans incident. Bertrand Delanoë, le maire de Paris, s'est un peu trompé dans les dates du grand homme, sous le regard scrupuleux des quatre frères Debré.

Jean-Louis, le président de l'Assemblée nationale, s'est montré lyrique. Son frère jumeau et ennemi, Bernard, a écouté La Marseillaise la main sur le coeur. Jacques Chirac n'a rien dit sur le père de la Constitution de 1958.

Pour ne pas faire de jaloux, M. Delanoë a remis en souvenir une plaque, encore enveloppée, aux Debré : "Une pour Jean-Louis, une pour Bernard." Il est écrit : "Michel Debré, 1912-1996, Résistant, Homme d'Etat, Premier ministre 1959-1962". Alerté "seulement hier" de l'émotion des riverains, le maire de Paris leur promet de l'aide "pour faciliter tous les changements". Le maire du 6e assure pour sa part qu'il accédera à leur demande d'écrire en gros sur la plaque "Ancien carrefour Croix-Rouge".

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Voir les contributions

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.