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A Asnières-sur-Oise, l’abbaye de Royaumont avec des notes plein la tête

« Mon lieu culturel préféré » (12/24). Le monument cistercien accueille depuis 1983 le festival de musique contemporaine Voix nouvelles.

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Publié le 06 août 2021 à 20h00

Temps de Lecture 2 min.

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L’abbaye de Royaumont, vue d’un drone, en septembre 2017.

Ecartelée entre hier et aujourd’hui, l’abbaye de Royaumont (Val-d’Oise) offre des conditions idéales pour apprécier le temps qui passe, donc l’activité propre à l’art musical. Côté jardin, ou potager, des vestiges de l’église du XIIIe siècle et côté cour, ou cloître, des témoignages renouvelés d’une musique contemporaine souvent conçue in situ dans le cadre de la session de composition Voix nouvelles, créée en 1983. Chaque année, début septembre, les travaux des jeunes reclus sont présentés dans la salle des charpentes ou dans l’ancien réfectoire des moines à l’occasion de concerts qui « profitent » des ondes ancestrales diffusées par le lieu, conquérantes pour le premier, spirituelles pour le second.

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Nombreux auront été, pendant près de quatre décennies, les moments de communion avec ces humbles officiants sélectionnés un peu partout dans le monde. En 1999, avec la Tadjike Farangis Nurulla-Khoja, dont l’œuvre, Rubai, paraissait rejoindre dans une folle élévation la tourelle d’un escalier de 36 mètres qui se dresse encore alentour. En 2007, avec la Sri-Lankaise Nirmali Fenn qui, dans Over Exposed, revivifiait et féminisait l’incantation vocale. On pourrait multiplier les rappels de ces rencontres optimales entre l’espace monastique et le temps musical.

Harmonie et déambulation

L’harmonie de cette sphère cistercienne bénéficie également à l’auditeur qui, entre deux concerts, ne manque pas de se ressourcer à l’ombre des marronniers ou à proximité d’un plan d’eau. Même les anciennes latrines donnent à réfléchir ! Toutefois, il arrive que la déambulation fasse partie du propos musical. Ce fut le cas dans le cloître, en deux occasions mémorables. En 2002, lors d’une étonnante Procession scandée par le Canadien Jean-François Laporte avec la complicité de musiciens soufflant dans de drôles de tubes. Sifflets démesurés ? Ocarinas géants ? Non, des tuyaux de l’orgue roman ! En fait, des répliques empruntées à l’instrument reconstruit pour l’œuvre donnée dans le prolongement de ce prélude pendant lequel le public – de même que la météo dominée par un vent lutin – faisait corps avec les interprètes.

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Autre vision spectaculaire d’un parcours introductif dans le cloître, l’amorce, en 1998, de La Ville des Césars, composée par Thierry Pécou, qui, à la différence de Jean-François Laporte, n’a jamais compté parmi les stagiaires de Voix nouvelles. Précédant l’exécution de cet oratorio polyphonique de chambre pour basse de viole, percussion et ensemble vocal, le compositeur s’adonnait à un rituel de rassemblement avec des sonnailles d’un genre inattendu : de simples coquillages montés en colliers… Fasciné par tant d’audace et/ou de candeur, on ne pouvait que le suivre au royaume de l’esprit en partage. Et se fondre dans un décor dont on ne sort toujours qu’à regret. Quitter l’abbaye, des notes plein la tête, en traversant le parc éclairé par des torches, confine en effet à l’extase mystique.

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