Olivier Faure réussit son pari et conserve son siège de député en Seine-et-Marne

L’essai est transformé. Après sa victoire lors du premier tour, Olivier Faure est parvenu, dimanche 19 juin, à conserver son siège de député de la 11^e circonscription de Seine-et-Marne. Le premier secrétaire du Parti socialiste (PS) l’emporte avec 64,45 % des suffrages exprimés, devant Charlyne Péculier, la candidate de la majorité présidentielle, qui échoue donc avec 35,55 % des voix.

Cette victoire, Olivier Faure la doit certainement beaucoup à l’accord passé avec la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) pour que le Parti socialiste ne disparaisse pas du paysage politique français. C’est, en tout cas, ce qu’il a défendu pendant plusieurs jours, à l’issue de la défaite historique du parti de François Mitterand lors de la dernière élection présidentielle.

Les élus du PS qui avaient décidé de se présenter en dissidence ont eu des fortunes diverses, au soir du premier tour, donnant un argument à l’accord politique passé avec le parti de Jean-Luc Mélenchon et les autres forces de gauche. Cette alliance a été au cœur d’une crise profonde au sein du parti à la rose.

Au plus fort des turbulences, à la veille du conseil national du PS qui devait valider l’entente électorale, l’ancien premier ministre Bernard Cazeneuve a d’ailleurs quitté le parti, justifiant vouloir rester « fidèle au socialisme républicain ». Prenant comme argument la demande d’union chez les électeurs de gauche, M. Faure a affronté une partie des élus socialistes, qui estimaient qu’un programme commun avec La France insoumise équivaudrait à renier les valeurs du PS.

Le sort des dissidents socialistes à trancher

François Hollande s’est aussi prononcé clairement en défaveur de cette union de circonstances. Pourtant, c’est auprès de lui qu’Olivier Faure a commencé sa carrière politique. Pendant sept ans, entre 2000 et 2007, M. Faure a été son directeur de cabinet adjoint. C’est l’ancien chef de l’Etat qui lui a permis d’obtenir l’investiture socialiste dans cette 11^e circonscription de la Seine-et-Marne, en 2012. A la tête du parti, M. Faure s’est attiré peu à peu les foudres des « éléphants » socialistes à cause de ses choix : vente du siège historique de la rue de Solférino, rapprochement avec les écologistes, proposition de changer le nom du parti…

« Quand je dis noir, ils disent blanc. Ce qui est pénible, c’est d’être en permanence avec des gens qui veulent juste faire tomber la direction au prix de manipulations », regrette-t-il auprès du Monde, en mai. Reste désormais à savoir ce que compte faire le premier secrétaire du parti avec les dissidents socialistes. Va-t-il les exclure, ou les conserver au sein du parti ? Cette question devrait être tranchée dans les jours à venir.