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Découverte de quatre nouvelles espèces de girafe en Afrique

Alors que la science pensait qu’il n’existait qu’un seul type de mammifère ongulé, des chercheurs allemands ont découvert qu’il en existerait quatre.

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Publié le 08 septembre 2016 à 18h26, modifié le 09 septembre 2016 à 09h24

Temps de Lecture 2 min.

Contrairement à ce que pensait la science, il n’existe non pas une, mais quatre espèces de girafes.

La science réserve parfois des surprises. En étudiant la génétique des girafes dans un but de conservation, les chercheurs allemands Axel Janke (Université Gœthe) et Julian Fennessy (Fondation de conservation des girafes) sont tombés sur une découverte marquante : alors qu’on ne connaissait qu’une seule espèce de girafe, Giraffa camelopardalis, les résultats de leur étude, publiée le 8 septembre dans la revue Current Biology, suggèrent qu’il en existerait en réalité quatre.

En effet, en observant les séquences génétiques de plusieurs girafes, les chercheurs ont repéré des différences beaucoup trop importantes pour qu’elles distinguent uniquement des sous-espèces. Par comparaison, les disparités entre ces quatre espèces de girafe sont aussi grandes que celles séparant l’ours polaire de l’ours brun.

« Au vu des résultats, on a compris que l’histoire de l’évolution de la girafe était plus complexe que ce qu’on pensait, se réjouit Julian Fennessy. Une découverte de cette ampleur avec un animal aussi emblématique est plutôt rare. »

Un animal délaissé

Selon les chercheurs, très peu d’études sont consacrées à cette espèce. Axel Janke estime à « plus de dix fois supérieur » le nombre de rapports sur certains autres grands mammifères comme les éléphants, les rhinocéros, les gorilles ou les lions. « Nous avons toujours été étonnés du peu de recherches effectuées sur l’animal le plus grand au monde, explique-t-il. Pendant des années, il a été négligé par la science. »

Ces « géants oubliés » ne se portent pourtant pas très bien. En effet, en vingt ans, le nombre d’individus a chuté de 140 000 à moins de 80 000, selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). La découverte de ces quatre espèces, la girafe masaï (Giraffa tippelskirchi), la girafe réticulée (G. reticulata), la girafe du Nord (G. giraffa) et la girafe de Nubie (G. camelopardalis), est donc une avancée importante pour la conservation de l’animal.

Une protection plus appropriée

« Avec le déclin rapide du nombre de girafes à travers l’Afrique, il est important de comprendre les différences entre chaque espèce afin de mieux gérer leur protection à long terme », explique Julian Fennessy. En effet, selon les résultats obtenus, si les quatre espèces de girafe sont acceptées par l’UICN, il y a de grandes chances pour que trois au moins soient listées dans la catégorie « espèce menacée » de la Liste rouge des animaux en voie d’extinction. La girafe du Nord, par exemple, représentée par seulement 4 750 individus, ou la girafe réticulée (8 700 animaux) font désormais partie des grands mammifères les plus menacés au monde.

De plus, une séparation des quatre espèces pourrait permettre une protection plus adaptée. « Il est incohérent de continuer d’utiliser les mêmes moyens de conservation pour la girafe masaï, qui a décliné de 50 % en 30 ans, et pour la girafe de Nubie, qui voit son nombre d’individus augmenter chaque année », expliquent les chercheurs.

Pour Julian Fennessy, le travail n’est donc pas terminé. « On commence juste à comprendre la génétique de la girafe. De nouvelles recherches sont nécessaires pour mieux décrypter sa biodiversité avant que celle-ci ne disparaisse devant nos yeux. »

  • Auparavant « en danger », le gorille de l’Est (Gorilla beringei), plus grand primate du monde, est aujourd’hui considéré « en danger critique ». Ce changement de situation est dû à un déclin de population de plus de 70 % en vingt ans. On estime aujourd’hui sa population à moins de 5 000 individus. Quatre des six espèces de grands singes sont maintenant classées en « danger critique », à un pas de l’extinction.

    Auparavant « en danger », le gorille de l’Est (Gorilla beringei), plus grand primate du monde, est aujourd’hui considéré « en danger critique ». Ce changement de situation est dû à un déclin de population de plus de 70 % en vingt ans. On estime aujourd’hui sa population à moins de 5 000 individus. Quatre des six espèces de grands singes sont maintenant classées en « danger critique », à un pas de l’extinction. UICN

  • Le zèbre des plaines (Equus quagga) fait partie de ces espèces nouvellement inscrites sur la liste rouge de l’UICN en passant de « préoccupation mineure » à « quasi menacée ».  Auparavant abondante et largement répartie, cette espèce a vu sa population diminuer de 24 % durant les quatorze dernières années. Aujourdhui, le zèbre des plaines est chassé pour sa viande et sa peau.

    Le zèbre des plaines (Equus quagga) fait partie de ces espèces nouvellement inscrites sur la liste rouge de l’UICN en passant de « préoccupation mineure » à « quasi menacée ».  Auparavant abondante et largement répartie, cette espèce a vu sa population diminuer de 24 % durant les quatorze dernières années. Aujourdhui, le zèbre des plaines est chassé pour sa viande et sa peau. UICN

  • Le statut du koala (Phascolarctos cinereus) a directement sauté deux paliers de la liste rouge en passant du stade de « préoccupation mineure » à celui de « vulnérable ». Cette espèce est menacée par la destruction de son habitat, les feux de forêt et les maladies. Et, malgré l’engouement public pour l’animal, une enquête récente a prouvé que les efforts de conservation étaient, pour l’instant, inefficaces.

    Le statut du koala (Phascolarctos cinereus) a directement sauté deux paliers de la liste rouge en passant du stade de « préoccupation mineure » à celui de « vulnérable ». Cette espèce est menacée par la destruction de son habitat, les feux de forêt et les maladies. Et, malgré l’engouement public pour l’animal, une enquête récente a prouvé que les efforts de conservation étaient, pour l’instant, inefficaces.

  • La tortue étoilée d’Inde (Geochelone elegans) est passée de « préoccupation mineure » à « vulnérable ». Le nombre d’individus de cette espèce reste relativement élevé selon les estimations de l’UICN. Cependant, à cause de son esthétique, cette tortue est de plus en plus achetée comme animal de compagnie. La récente explosion de la demande pour cette espèce a entraîné une surchasse dans sa région d’origine, en Asie du Sud.

    La tortue étoilée d’Inde (Geochelone elegans) est passée de « préoccupation mineure » à « vulnérable ». Le nombre d’individus de cette espèce reste relativement élevé selon les estimations de l’UICN. Cependant, à cause de son esthétique, cette tortue est de plus en plus achetée comme animal de compagnie. La récente explosion de la demande pour cette espèce a entraîné une surchasse dans sa région d’origine, en Asie du Sud. UICN

  • Comme le zèbre des plaines, le céphalope à bande dorsale (Cephalophus dorsalis) est également passé du statut de « préoccupation mineure » à celui de « quasi menacé ». Cette antilope africaine a pourtant vu sa population augmenter dans les zones protégées, mais le braconnage et la perte d’habitat ont empêché l’augmentation globale de l’espèce.

    Comme le zèbre des plaines, le céphalope à bande dorsale (Cephalophus dorsalis) est également passé du statut de « préoccupation mineure » à celui de « quasi menacé ». Cette antilope africaine a pourtant vu sa population augmenter dans les zones protégées, mais le braconnage et la perte d’habitat ont empêché l’augmentation globale de l’espèce. UICN

  • Avec un groupe de travail spécialisé dans la flore de l’archipel d’Hawaii, l’Union internationale pour la conservation de la nature s’est penchée cette année sur le cas des espèces endémiques hawaïennes. L’UICN rapporte que 87 % de ces espèces sont menacées d’extinction, touchées par les espèces invasives. C’est le cas de l’Ohe kiko’ola (Polyscias waimeae), endémique de l’île de Kauai.

    Avec un groupe de travail spécialisé dans la flore de l’archipel d’Hawaii, l’Union internationale pour la conservation de la nature s’est penchée cette année sur le cas des espèces endémiques hawaïennes. L’UICN rapporte que 87 % de ces espèces sont menacées d’extinction, touchées par les espèces invasives. C’est le cas de l’Ohe kiko’ola (Polyscias waimeae), endémique de l’île de Kauai. IUCN

  • Hibiscadelphus woodii est également une espèce endémique de l’île de Kauai, dans l’archipel d’Hawaï. Auparavant classée « en danger critique d’extinction », cette espèce, découverte en 1991, serait aujourd’hui éteinte, aucun spécimen vivant n’ayant été observé depuis 2011. Seuls quatre spécimens de cette plante avaient été recensés.

    Hibiscadelphus woodii est également une espèce endémique de l’île de Kauai, dans l’archipel d’Hawaï. Auparavant classée « en danger critique d’extinction », cette espèce, découverte en 1991, serait aujourd’hui éteinte, aucun spécimen vivant n’ayant été observé depuis 2011. Seuls quatre spécimens de cette plante avaient été recensés. IUCN

  • La palmier hawaiien (Brighamia insignis) auparavant classé « en danger critique » serait aujourd’hui « éteint au niveau sauvage ». Fortement touchée par les espèces invasives et les glissements de terrain, cette plante fait partie des trente-huit espèces sur la liste rouge de l’UICN dont la population serait inférieure à cinq individus. La dernière observation de cette espèce à l’état sauvage remonte à 2014.

    La palmier hawaiien (Brighamia insignis) auparavant classé « en danger critique » serait aujourd’hui « éteint au niveau sauvage ». Fortement touchée par les espèces invasives et les glissements de terrain, cette plante fait partie des trente-huit espèces sur la liste rouge de l’UICN dont la population serait inférieure à cinq individus. La dernière observation de cette espèce à l’état sauvage remonte à 2014. UICN

  • Au contraire, l’antilope du Tibet (Pantholops hodgsonii) a quitté la catégorie des espèces « en danger » d’extinction grâce à une augmentation de 60 % de sa population, même si elle reste « quasi menacée », selon la liste rouge. Victime du braconnage dans les années 1980-1990, cette espèce est aujourd’hui rigoureusement protégée et les mesures de conservation montrent des résultats positifs.

    Au contraire, l’antilope du Tibet (Pantholops hodgsonii) a quitté la catégorie des espèces « en danger » d’extinction grâce à une augmentation de 60 % de sa population, même si elle reste « quasi menacée », selon la liste rouge. Victime du braconnage dans les années 1980-1990, cette espèce est aujourd’hui rigoureusement protégée et les mesures de conservation montrent des résultats positifs. UICN

  • Bonne nouvelle pour le panda géant : considéré comme espèce « en danger » depuis plusieurs décennies, cet animal est aujourd’hui passé au statut de « vulnérable ». Selon le rapport de l’UICN, les efforts de conservation de la Chine ont porté leurs fruits et on compte aujourd’hui environ 2 060 pandas. La création de réserves naturelles, la sensibilisation des populations locales, ou encore les patrouilles antibraconnage ont permis d’arriver à ces résultats positifs. La menace qui pèse sur son habitat est cependant toujours présente.

    Bonne nouvelle pour le panda géant : considéré comme espèce « en danger » depuis plusieurs décennies, cet animal est aujourd’hui passé au statut de « vulnérable ». Selon le rapport de l’UICN, les efforts de conservation de la Chine ont porté leurs fruits et on compte aujourd’hui environ 2 060 pandas. La création de réserves naturelles, la sensibilisation des populations locales, ou encore les patrouilles antibraconnage ont permis d’arriver à ces résultats positifs. La menace qui pèse sur son habitat est cependant toujours présente. MARTHA DE JONG-LANTINK / IUCN

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