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48 heures à Tbilissi

La capitale de la Géorgie qui balance entre souvenirs de l’ère communiste et boutiques de luxe attire de plus en plus de touristes. Echappée déroutante de la forteresse de Narikala jusqu’au futuriste Rhike Park.

Par  (Tbilissi)

Publié le 06 septembre 2019 à 05h45, modifié le 06 septembre 2019 à 14h28

Temps de Lecture 5 min.

L'église de Metekhi et la forteresse de Narikala.

De vieilles rues pavées, d’anciennes fabriques devenues hôtels branchés ou concept stores, des bâtiments soviétiques qui voisinent avec une architecture futuriste : telle est Tbilissi, la capitale de la Géorgie, ville idéale pour une escapade aussi contrastée qu’inattendue entre Occident, Orient et Russie.

Jour 1

9 h 30 Belle citadelle

Le téléphérique pour rejoindre  la forteresse de Narikala.

Tbilissi se découvre d’abord vue du ciel. Depuis la vieille ville, pour rejoindre la forteresse de Narikala, on grimpe à bord d’un téléphérique. Située sur une falaise du mont Sololaki, la citadelle date du IVe siècle. Chaque invasion – arabe, mongole, perse, ottomane ou russe – lui a apporté ou ôté un élément, c’est selon. De là-haut, le panorama est splendide, qui s’étend sur les deux rives de la Koura, le plus grand fleuve transcaucasien. De la forteresse, on prend un sentier d’environ 500 mètres, qui mène au sommet de Sololaki à la statue de Kartlis Deda, la mère du peuple géorgien. En aluminium, haute de 20 mètres, elle fut érigée en 1958 pour fêter les 1 500 ans de Tbilissi. D’inspiration toute soviétique, elle tient dans une main un bol de vin pour les amis, et dans l’autre un glaive pour les ennemis.

11 heures Bains sulfureux

Redescendons à pied jusqu’à la vieille ville, à travers les figuiers, les poiriers, en passant devant le très beau jardin botanique (1,30 euro l’entrée) et la mosquée Jumah, la dernière de Tbilissi. Elle a une histoire peu commune : construite vers 1720 par les Ottomans (sunnites), elle est détruite par les Iraniens (chiites) en 1740. Sa reconstruction est due à un architecte italien, au XIXe siècle. elle sera ensuite à nouveau détruite et rebâtie.

La descente se poursuit, à travers des ruelles pentues bordées de vieilles maisons de bois aux balcons ouvragés, vers Abanotubani, le quartier des bains. Impossible de le manquer : des dômes de pierre claire émergent du sol, comme des coupoles astronomiques ! Il y aurait eu jusqu’à soixante-cinq bains sulfureux à Tbilissi, il en subsiste une petite douzaine. Le regard est attiré par la façade bleue des bains Orbeliani, aux airs de mosquée perse. En entrant, l’odeur d’œuf pourri propre au soufre nous saisit. Pour profiter de ses bienfaits, la réservation est fortement conseillée.

On en profitera pour déjeuner juste à côté, au Marani ; depuis une superbe terrasse avec vue sur la vieille ville, les bains et la citadelle, on déguste des spécialités géorgiennes comme les khinkalis, de gros raviolis fourrés à la viande, aux champignons ou au fromage, ou le khatchapouri, sorte de pizza au fromage.

14 h 30 Brique rouge et fresques bleues

La ville, dans un pays à majorité orthodoxe, reste un carrefour des religions. A quelques pas du Marani, on tombe sur la cathédrale arménienne Saint-Georges, aux fresques magnifiques. Le bâtiment de brique rouge côtoie presque la grande synagogue. Située à l’angle de la rue de Jérusalem, le haut bâtiment surmonté d’un chandelier à sept branches est imposant. L’intérieur est décoré de belles fresques or et bleu. Il n’y aurait plus qu’une communauté d’environ dix mille juifs en Géorgie qui en a compté vingt fois plus.

Notre chemin se poursuit jusqu’à la cathédrale orthodoxe de Sion. Moins visitée que celle de la Trinité (la Saméba), elle abrite les reliques de la croix de sainte Nino, un des trésors les plus précieux de la chrétienté géorgienne.

16 h 30 A plein tube

Le pont de la Paix.

Quittons la rive droite en traversant le pont de la Paix pour changer d’époque. L’ancien président géorgien, jusqu’en 2013, Mikheïl Saakachvili, voulait sa ville nouvelle. Dans un accès de fièvre architecturale, il fit appel à l’architecte italien Massimiliano Fuksas, à qui il confia le Hall des services publics, sorte de bouquet de feuilles recouvrant des immeubles, mais aussi le Rhike Park, un immense complexe théâtral, salle de concerts et d’expositions : une structure tubulaire futuriste faite de verre et d’acier, comme un périscope donnant sur la Koura.

19 heures Clubber à la Fabrika

La Fabrika, installée dans une ancienne usine textile, rassemble hôtel, espace de coworking, restaurant et boutiques.

Le soir, Tbilissi s’anime. Jeune et créative, la ville a vu se développer tables branchées, magasins de mode et clubbing. La Fabrika en est une parfaite illustration, et l’endroit idéal pour passer la soirée. Dans cette ancienne usine textile de l’ère soviétique, toute de brique rouge, se mêlent hôtel, espace de coworking et restaurants. On flâne dans les boutiques, on passe chez le barbier, avant d’écouter un concert de musique live.

Dans la Fabrika.

Jour 2

9 h 30 Entre la faucille et le marteau

Trente ans après la chute du communisme, et un peu plus de dix ans après la dernière guerre qui l’a opposée à Moscou, Tbilissi conserve un intéressant patrimoine soviétique. Après la Fabrika, il suffit de remonter l’avenue Roustaveli pour finir de s’en convaincre : si ce n’étaient les boutiques de luxe qui jalonnent maintenant l’avenue, on pourrait presque se croire à l’époque stalinienne, comme en témoigne l’Opéra ou le Musée national qui mérite une visite pour son très beau trésor de Vani et pour la salle du dernier étage qui retrace la domination russe.

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Au Dry Bridge Market se côtoient antiquaires, peintres et autres vendeurs de souvenirs de l’ère communiste. Dans ce marché aux puces, les collectionneurs trouveront leur bonheur, entre les médailles, casquettes et ceinturons, portant tous la faucille et le marteau.

13 heures A l’ombre des pins

S’il est une autre institution à ne pas manquer, c’est la Maison des écrivains, un fastueux palais Art nouveau. Juste derrière, dans un jardin romantique, on s’installe au charmant Café Littera. A l’ombre de pins centenaires, on déguste les classiques géorgiens revisités par Tekuna Gachechiladze.

15 heures Ainsi font font font

Au 13, de la rue Ioane-Chavteli, l’une des plus agréables zones piétonnes de la ville, notre œil s’arrête sur un bâtiment bizarre et coloré, flanqué d’une horloge brinquebalante, comme sortie tout droit d’une œuvre de Lewis Carroll. Voici le théâtre de marionnettes de Rezo Gabriadze, créé en 1981 par le célèbre artiste géorgien, qui s’est déjà produit au Festival d’Avignon et sur de nombreuses scènes européennes. Passez la porte pour découvrir cet univers poétique et mélancolique.

18 h 30 De caves en brocantes

Cette escapade s’achève dans un autre endroit « branché », Ghvinis Karkhana, ancienne fabrique de vins qui accueille désormais d’excellents restaurants, une pizzeria, des tacos, une école de cuisine et des boutiques originales comme Ieri, un concept store de créateurs géorgiens, au-dessus de la vinothèque, incontournable. Les caves, quant à elles, ont été transformées en brocante, à l’exception d’une seule encore remplie de bouteilles intactes comme si le temps s’était figé. A l’inverse de Tbilissi, qui, elle, bouillonne au présent.

Carnet de route

Notre journaliste a organisé son voyage avec le voyagiste Asia.

Y aller

Au départ de Paris, Asia organise un grand week-end à Tbilissi de 4 nuits, à partir de 807 euros par personne, avec vol direct Air France AR. Guide francophone sur demande. Asia.fr et 01-56-88-66-75.

Air France assure depuis le 1er avril un vol direct entre Paris et Tbilissi (4 h 30). Deux vols Air France les mercredis et dimanches et trois vols par Georgian Airways. A partir de 340 euros AR par personne. Airfrance.fr

Se loger

Le Rooms Hotel et le Stamba Hotel, deux hôtels partageant un même jardin et un même propriétaire, sont idéalement situés : le premier au 7, rue Tamar-Chovelidze, le second au 14, rue Merab-Kostava. Environ 200 euros la nuit. Roomshotels.com et Stambahotel.com

Le Sole Palace est un quatre-étoiles abordable, avec une très belle terrasse, bien situé, à dix minutes à pied d’Abanoturi. Environ 100 euros à deux avec le petit déjeuner. 2, rue Iakob-Tsurtaveli. Facebook.com/solepalacetbilisi

Déjeuner, dîner

Le café Littera, dans le jardin de la Maison des écrivains. Compter environ 20 euros. 13, rue Machabeli. Facebook.com/pg/cafelittera.cheftekuna/menu

Le Marani, pour sa terrasse et sa cuisine locale dans le quartier d’Abanotubani, 11, rue Grishashavili. Environ 15 euros par personne. Tél. : +995 322 22 88 77.

La Fabrika, ancienne usine textile soviétique devenue auberge de jeunesse, mais aussi restaurant, café, pop-up de designers. 8, rue Ninoshvili. Fabrikatbilisi.com

Le Ghvinis Karkhana offre l’embarras du choix entre restaurants, boutiques, bar et club. 1, rue Melikishvili. Ghviniskarkhana.ge/about

Se renseigner

Office du tourisme de Géorgie : Georgia. travel

Le Petit Futé Géorgie, format poche, édition juin 2019, 144 pages. 4,95 euros.

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