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« 18.3. Une année à la PJ », de Pauline Guéna : mes pas dans les pas de la police

Histoire d’un livre. En 2015-2016, l’écrivaine a pu suivre de près des agents de la police judiciaire de Versailles dans leur travail. Le résultat se lit comme un roman.

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Publié le 24 janvier 2020 à 00h37, modifié le 24 janvier 2020 à 05h48

Temps de Lecture 5 min.

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Au commissariat de de Juvisy-sur-Orge (Essonne), en 2018.

« 18.3. Une année à la PJ », de Pauline Guéna, Denoël, 528 p., 21 €.

Enquêteurs de la « Crime » ou des « Stups », Pauline Guéna les a suivis comme leur ombre. Sur les scènes ensanglantées et dans les salles d’autopsie, lors d’interpellations, pendant les perquisitions, pour des filatures ou des poses de balises. Elle était sur leurs talons, griffonnant sans cesse ce qu’elle voyait et entendait. Un poste d’observation à nul autre pareil.

Avec 18.3. Une année à la PJ, la romancière, admiratrice de Baltimore, de David Simon (Sonatine, 2012), a exaucé un rêve qu’elle caressait depuis longtemps : être embedded, « intégrée », comme le fut le créateur de la série télévisée The Wire dans la brigade criminelle de la capitale du Maryland. Pour ce projet d’immersion, elle avait d’abord pensé à la Direction régionale de la police judiciaire (DRPJ) de Paris, le mythique Quai des Orfèvres, puis s’est laissée convaincre de s’intéresser à la DRPJ de Versailles, la deuxième plus grande en France.

Après une année de démarches aussi régulières qu’infructueuses, deux connaissances ont usé de leur entregent afin qu’elle obtienne les autorisations nécessaires : Danielle Thiéry, une ancienne commissaire divisionnaire, aujourd’hui auteure de polars, dont Pauline Guéna avait retravaillé les textes au début de sa carrière littéraire, et le journaliste Jean-Michel Décugis, chef du service police-justice à CNews, avec lequel elle a coécrit Mimi (Grasset, 2018).

Presque inoffensive avec son bloc-notes

Parce qu’elle paraissait moins intrusive qu’une équipe de télévision, presque inoffensive avec son bloc-notes, les policiers de la PJ, « mal considérés et mus par un désir de reconnaissance », dit-elle au « Monde des livres », se sont montrés favorables à son initiative. Tous les matins pendant un trimestre, à partir de l’automne 2015, puis deux fois par semaine durant douze mois, elle s’est rendue à la cafétéria interservices, à 8 h 30, avant de faire la tournée des brigades. Elle décidait laquelle elle escorterait en fonction de leur ordre du jour, y compris la nuit, pour des planques ou des arrestations.

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En cas d’opération nocturne décidée à la dernière minute, la Crime la réveillait. Pauline Guéna prenait alors sa voiture pour rejoindre les policiers, passant sous le cordon de sécurité. « PJ Versailles » : tel était son sésame. Aucun suspect, témoin ou proche de victime ne s’est soucié de sa présence. Une commissaire surveillant discrètement ses troupes, ont-ils dû benoîtement songer. Aux gardés à vue avec lesquels elle échangeait en voiture ou dans les moments de pause des auditions, elle n’a pas caché toutefois la finalité de son insatiable curiosité.

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