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Alain de Libera dans l’escalier à double vis de l’histoire des idées

Alain de Libera, historien de la philosophie médiévale, circule entre les époques avec érudition et jovialité dans son « Archéologie du sujet » comme au Collège de France, où il vient d'inaugurer sa chaire.

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Publié le 27 février 2014 à 12h36, modifié le 27 février 2014 à 12h36

Temps de Lecture 3 min.

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Alain de Libera.

Le 13 février a eu lieu au Collège de France à Paris un événement discret mais révélateur : l’accueil de l’historien de la philosophie du Moyen Age, Alain de Libera. Ce jour-là, le philosophe prononçait sa leçon inaugurale, intitulée « Où va la philosophie médiévale », qu’il achevait en constatant que, avec l’ouverture de sa chaire, sa discipline y faisait retour dans l’auguste institution, soixante-quatre ans après le départ du maître incontesté en la matière, le philosophe Etienne Gilson (1884-1978).

Il est vrai qu’Alain de Libera, né en 1948, n’est pas un médiéviste taillé sur le patron du moine copiste. Certes, il est l’auteur savant de près d’une trentaine d’ouvrages, dont une monumentale Archéologie du sujet prévue en sept tomes et dont paraît aujourd’hui le troisième, La Double Révolution. Oui, il a consacré sa vie aux « grands » noms de cette période si méconnue : le dominicain et théologien Albert le Grand, l’aristotélicien Thomas d’Aquin, qui inspire toujours l’Eglise actuelle, Maître Eckhart et la mystique rhénane. Mais cet homme jovial autant qu’érudit n’hésite pas à foncer tête baissée dans les débats les plus ardents de la cité terrestre. Ne se réclame-t-il pas du plus engagé des médiévistes, Paul Vignaux (1904-1987), spécialiste de saint Anselme autant qu’inspirateur et fondateur de la CFDT ?

On l’a vu récemment, lorsque a paru le livre controversé de l’historien Sylvain Gougenheim (Aristote au mont Saint-Michel. Les racines grecques de l’Europe chrétienne, Seuil, 2008) qui cherchait à minimiser la source islamique de la transmission du patrimoine antique au Moyen Age. En guise de réplique, Alain de Libera a codirigé un contre-feu au titre significatif, Les Grecs, les Arabes et nous. Enquête sur l’islamophobie savante (Fayard, 2009).

POLÉMIQUE ET PÉDAGOGIE

En dépit de l’austérité des thèmes dans lesquels sa plume trempe, son style n’hésite pas à se zébrer d’incises primesautières, précieux appui quand on ne dédaigne ni la polémique ni la pédagogie. Exemple typique de sa pratique d’un gai savoir, tiré de son nouveau livre : si quelqu’un pense qu’on doit lui apporter la preuve qu’il était hier ce qu’il est aujourd’hui, « la réponse de [du philosophe écossais Thomas] Reid fuse : il faut comme Sissi le laisser face à son destin », écrit-il.

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