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La production d’opium explose en Birmanie

Au rebond de la culture du pavot constaté depuis le coup d’Etat de février 2021 s’ajoute la prolifération des laboratoires de drogues synthétiques dans le pays.

Par  (Bangkok, correspondant en Asie du Sud-Est)

Publié le 27 janvier 2023 à 15h00

Temps de Lecture 3 min.

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Un agriculteur travaillant dans un champ de pavot illégal à Hopong, dans l’Etat Shan, en Birmanie, le 3 février 2019.

La production d’opium en Birmanie est repartie à la hausse : 790 tonnes ont été recensées en 2022 selon l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), soit près du double de ce qu’elle était l’année précédente. Les surfaces exploitées pour la culture du pavot ont, quant à elles, augmenté de 33 %. Cette résurgence inverse la tendance à la baisse enregistrée depuis le pic de 870 tonnes relevé en 2013, qui avait coïncidé avec la démocratisation du pays et un boom économique nourri par l’afflux d’investissements étrangers. En cause, cette fois, le coup d’Etat de février 2021 et la reprise des conflits armés dans le pays qui alimente la recrudescence des trafics. La lutte contre la drogue n’est pas une priorité de la junte : les superficies où la culture d’opium a été éradiquée en 2022 ont chuté de plus de moitié, tout comme les saisies.

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Ces bouleversements ont eu des effets dévastateurs pour l’économie birmane alors en pleine pandémie, avec une chute du produit intérieur brut (PIB) de près de 18 % en 2021. « Entre 2014 et 2021, un grand nombre de cultivateurs de pavot ont quitté leurs champs pour un autre emploi. Mais toutes ces nouvelles opportunités ont disparu », a expliqué Jeremy Douglas, le représentant régional pour l’Asie du Sud-Est et le Pacifique de l’ONUDC, lors d’une présentation à Bangkok, jeudi 26 janvier, du rapport annuel de l’agence onusienne sur l’opium en Birmanie. L’ONUDC détermine une carte des zones susceptibles d’accueillir des cultures de pavot, et effectue des vérifications par satellite. Elle envoie également sur place ses équipes basées dans le pays, avec l’accord de la junte et des groupes armés locaux – 370 sites ont ainsi été visités en 2022.

L’économie de l’opium en Birmanie génère entre 660 millions et 2 milliards de dollars (552 millions à 1,8 milliard d’euros) par an, selon l’ONUDC, soit entre 1 % et 3 % du PIB – majoritairement réalisés à l’exportation, sous forme d’opium ou d’héroïne. Outre l’Etat Kachin à la frontière chinoise, dont la production est stable, la majeure partie de la production d’opium, 84 %, est localisée dans l’Etat Shan, le vaste territoire montagneux de l’est de la Birmanie que se partagent une demi-douzaine d’organisations armées ethniques, plus ou moins rivales, et de milices projunte à la frontière du Laos et de la Thaïlande.

L’opium ou l’héroïne transitent ensuite par ces deux pays, dans la fameuse zone du Triangle d’or où Birmanie, Thaïlande et Laos possèdent des frontières communes, longtemps première source d’opium au monde avant que l’Afghanistan ne détrône cette région dans les années 2000. « Le fait est que le Triangle d’or est de retour dans le business de l’opium », estime Jeremy Douglas.

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